On peut s'étonner que la majorité municipale ait attendu 3 ans pour engager une concertation citoyenne sur l'animation du centre ville. On s'étonne d'autant plus qu'il n'y a eu aucune concertation lorsqu'il s'est agi de déplacer l'office du tourisme en basse-ville.
Aujourd'hui on nous répond qu'il est inutile de polémiquer davantage ! Il faut analyser la situation et trouver des solutions !
On est d'accord sur un constat. Il serait vain et illusoire de revenir 40 ans en arrière. Le mode de consommation à changé, les Quimperlois aussi.
Pour autant, nos centres-villes sont-ils condamnés ? Et celui de Quimperlé peut-il sortir son épingle du jeu ?
Lors de notre mandat, nous avions pris le problème à bras le corps, persuadés qu'il n'y avait pas de fatalité en la matière. Les initiatives n'ont pas manqué : rénovation de la basse-ville et de ses Halles, création du marché du dimanche, fleurissement de la ville, obtention de la première fleur tout en préparant l’obtention de la seconde.
Concernant la rue Savary, après de multiples expérimentations, nous avons réglementé le stationnement abusif dont se plaignaient déjà les commerçants en autorisant celui-ci uniquement la nuit, à des places délimitées.
L'installation de l'Office du tourisme et de la médiathèque place St Michel, la rénovation de l'espace Kerjégu ont donné un nouvel élan au commerce de la haute-ville.
Enfin un plan FISAC ( fond d'intervention pour les services, l'artisanat et le commerce) a été lancé, avec à la clé en particulier des aides à la rénovation des vitrines et une importante subvention à l'association des commerçants qui ont pu s'offrir les services d'un animateur.
Etait-ce suffisant ? Non certainement. Mais tout ne pouvait pas être fait en un seul mandat.
Surtout, ce qui avait été mis en place demandait à être amélioré et poursuivi dans le temps. Or, depuis le début du mandat Pennec, on voit bien qu'au lieu de continuer dans le même sens, tout est défait peu à peu.
L'office de tourisme, garant du développement de la haute-ville et du passage des visiteurs par la rue Savary dans le sens de la descente a été délocalisé en basse-ville, sans qu'une nouvelle politique touristique ne soit esquissée.
Le stationnement a été rétabli en journée dans la rue Savary au grand dam des commerçants dont les vitrines sont occultées par les véhicules quand ce n'est pas l'entrée du magasin qui est inaccessible. Certains ont jeté l'éponge pour cette raison, las de devoir batailler tous les jours contre l'incivisme. Leur priorité est tout simplement le droit d'accès à leur outil de travail !
Quant aux piétons, coincés entre les voitures, ils hésitent désormais à s'aventurer dans une artère où même les bennes à ordures et les services de voieries ont un accès particulièrement difficile.
Mais qu'a dit récemment Alain Pennec sur cette rue qui cristallise tous les problèmes ? « Les commerçants ont peut-être aussi trop vécu sur une prospérité passée et n'ont pas su s'adapter » .
Les commerçants de la rue Savary, des nouveaux venus dans leur quasi totalité, qui n'ont jamais connu la prospérité des anciens, apprécieront le jugement de valeur !
Quant au marché du vendredi, lui aussi en baisse, il a besoin d'une restructuration. On peut s'étonner que l'adjointe à la culture soit seule chargée du dossier étant donné le poids économique qu'il représente pour la ville.
Et pourtant, il y a bien un avenir pour le commerce du centre ville. Il doit se projeter dans la complémentarité avec les grandes surfaces et non dans une impossible concurrence. Il doit rechercher les niches, privilégier l'accueil, le service au client, s'adapter au tourisme et à la saisonnalité.
Les propriétaires doivent jouer le jeu et remettre un outil de travail correct à ceux qui s'engagent en centre ville. On peut noter que les magasins rénovés et à loyer modérés trouvent rapidement preneurs.
Aujourd'hui il semble que la mairie envisage des animations et notamment une intervention sur les vitrines vides de la rue Savary. On ne peut que se réjouir de ce type d'initiative. Toutefois celle-ci n'aura de sens que dans une réflexion plus globale de la politique de la ville en matière de commerce et de tourisme.
Alors oui, il est grand temps pour l'équipe municipale de réfléchir enfin à l'avenir de notre cité, de se rapprocher de la communauté de commune pour dynamiser un tourisme qui s'essouffle, de faire de l'office un outil moderne et compétitif au service de l'économie et du Pays de Quimperlé.
Il est temps de se servir de notre patrimoine pour valoriser l'image de Quimperlé et ne pas se contenter de le rénover.
Il est temps de donner un coup de jeune à un marché qui a vieilli et qui ne laisse que peu de place aux nouveaux venus, de mettre en avant ce que recherchent les consommateurs d'aujourd'hui, comme les productions bio ou les circuits courts.
Il est temps de donner aux commerçants un environnement agréable, des rues propres, où la voiture n'est pas l'unique priorité.
Sinon toutes les initiatives n'auront qu'un rôle de rustine permettant d'avancer juste un peu avant la panne définitive.
Quimperlé demain. Michaël Quernez, Nadine Constantino, Michel Forget, Daniel Le Bras, David Le Doussal, Cécile Peltier, M.T Sauvervald.
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