A la lecture de la presse de ce matin difficile de s'y retrouver.
Dire tout simplement que suspendre un adjoint de sa délégation et de ses indemnités est une décision technique possible.
Il s'agit alors pour le Maire de prendre acte de l'impossibilité de l'adjoint d'assumer momentanément la délégation confiée.
Lui retirer définitivement cette dernière est un acte politique majeur.
Chacun l'aura bien compris. Il s'agit d'une démarche de nature bien différente.
Aussi, nous attendrons le prochain Conseil municipal du 7 mars pour en savoir plus.
Cette affaire soulève un problème démocratique fondamental. La question de fond est : peut-on cumuler un mandat d'élu (modestement indemnisé : 720 euros) et une activité professionnelle intense ? La réponse qui est donnée aujourd'hui par le maire de Quimperlé est visiblement négative. Lui-même se vantait récemment dans la presse de consacrer 50 heures hebdomadaires à son mandat. C'est révélateur d'une grave dérive : il faut croire que ne pourraient participer activement à la vie de la cité que des professionnels de la politique privés de statut digne de ce nom et des inactifs mis à l'abri du besoin... Ajoutons-y quelques personnes bénéficiant de la sécurité de l'emploi et/ou d'aménagements d'horaires concédés par l'employeur. Et les autres? Ceux qui ont envie de s'engager? Ceux qui ont aussi quelque chose à apporter aux citoyens sans avoir les moyens de se mettre en congé de l'emploi ou ne souhaitent tout simplement pas renoncer à leur carrière? Sont-ils condamnés à n'être que "représentés" par des individus qui ont manifestement du mal à se mettre à leur place et à comprendre et intégrer leurs contraintes? Ont-ils une chance de devenir à leur tour "représentants" du peuple? De faire partager leurs idées, leur expérience et leur expertise sur certains sujets?
Pour ce qui me concerne, j'adorerais m'engager en politique. J'ai le coeur fait pour ça, la vie publique me passionne et j'ai une énergie débordante.
Oui, mais... Jeune chèfe d'une entreprise que j'ai créée suite à un licenciement en fin de congé maternité et n'ayant pu trouver d'emploi salariée à mon niveau à Quimperlé et dans ses environs, je suis contrainte à de nombreux déplacements (tout comme l'adjoint qui a été démissionné et dont, puisque je tiens à être transparente, je suis l'épouse), je travaille jusqu'à 70 heures par semaine, j'élève mon enfant (et suis souvent seule avec, du fait précisément des fréquents déplacements de mon mari). Comment pourrais-je, donc, trouver les 15, 20, 30 ou "50 heures" apparemment nécessaires pour être considéré-e comme un-e élu-e capable?
Je suis féministe et politisée et pourtant, me voilà comme une immense majorité de femmes de mon âge (35 ans), condamnée de fait à me tenir à l'écart de la vie politique. Pour l'instant, au moins. Tant que ma vie est ce qu'elle est. Je me dis que je m'y mettrais plus tard, quand j'aurais le temps, quand ma fille aura grandi, quand mon entreprise aura moins besoin de moi, quand mes revenus seront plus assurés. j'espère juste qu'à ce moment-là, je me souviendrais que les VRAIS besoins de mes concitoyens sont aussi simples que de travailler, de s'épanouir et de progresser, d'être sécurisés, de faire garder leurs enfants, de les scolariser, de leur proposer des activités enrichissantes et de leur offrir un avenir prometteur et une société juste.
Amitiés socialistes,
Marie Donzel
Rédigé par : Marie Donzel | 21/02/2012 à 10:51
Marie,
Ma réponse sera simple. Je partage totalement ton sentiment. C'est d'ailleurs ce qui m'avait conduit à réagir sur mon FB suite à l'article,que dis-je la pleine page, consacrée au Maire, et son mandat où ce dernier nous faisait l'éloge des maires sans collaborateurs...privilège de ceux qui sont en retraite...quand les salariés sont en effet tenus et n'ont pas d'autres choix que de sacrifier une bonne part de leur carrière et de leur vie personnelle pour eux aussi vivre leur passion du bien public et du service public et s'engager pour la cité. Que les Parlementaires consacrent un peu de leur énergie et de leur temps à la question du statut de l'élu pour en finir avec la démagogie et le populisme dans ce Pays. Amitiés socialistes.
Rédigé par : Entre terre et mer | 21/02/2012 à 13:01