Du
discours de la méthode : par le professeur-maire A.Pennec
Alors
que le projet de loi sur la refondation de l’école poursuit son chemin
législatif avec en point d’orgue, la réforme des rythmes scolaires, (passage en
première lecture à l’Assemblée nationale ce jour, la municipalité de
Quimperlé s’est prononcée unanimement en faveur d’une demande de dérogation de
cette mise en application du décret, pour la rentrée scolaire 2014-2015, lors
du dernier Conseil municipal.
Un
consensus qui ne doit pas nous faire oublier les épisodes précédents d’un
feuilleton qui ne fut pas celui d’un long fleuve tranquille.
Car il y a eu le discours et il y a eu
la méthode.
Cette
réforme, si elle provoque le débat sur sa forme, fait consensus sur le fond,
puisqu’elle a pour but de mettre fin à la semaine de 4 jours pour les écoliers
d’élémentaire, instaurée en 2008 par Xavier Darcos et dénoncée comme une
aberration par tous les acteurs du monde éducatif et les chronobiologistes
spécialistes de l’enfance.
Les
objectifs de la réforme sont clairs : remettre l’enfant au centre de la
réflexion, favoriser sa réussite scolaire et veiller à son bien-être.
Pour
cela il s’agit de ré-organiser les temps scolaire sur 4,5 jours, y répartir les
24 heures de classes obligatoires ainsi que des temps d’activités périscolaires
de minimum ¾ d’heures.
Les
premières concertations (réunion avec l’Inspection d’Académie et premières
évaluations des Services municipaux concernés) ont permis à la Commission
jeunesse du 21 janvier 2013 de mesurer l’ampleur des problématiques pour une
application de la réforme à Quimperlé et son territoire : quelle
demi-journée supplémentaire (mercredi ou samedi matin), quels lieux d’accueil
pour les temps d’activités périscolaires (classe, réfectoire, gymnase), quels
créneaux horaires (pause méridienne ou après la classe), quels encadrements
(personnel municipal qualifié, associations, écoles de Musique…), quels types
d’activités (sportives, artistiques, environnementales, aide aux devoirs),
questions de la restauration et des transports vers les ALSH si classe le
mercredi matin, quelles responsabilités (Ville ou Cocopaq ) ?...
Le Maire tente un véritable passage en
force
Un
inventaire non exhaustif qui a bien-sûr amené l’ensemble des membres de la
commission en faveur d’un report de la mise en place de la réforme pour
2014-2015, afin de mettre en place une concertation méthodique, pédagogique et
pragmatique avec tous les acteurs concernés par ces questions.
Pourtant
quelle ne fut pas notre surprise en découvrant 15 jours après dans la presse,
un article annonçant la faveur de la majorité municipale pour une mise en
application de la réforme dès 2013, avec la demi-journée de classe le samedi
matin.
Pourquoi
ce revirement ? Pourquoi une telle orientation ? Tout simplement
parce qu’’elle permettrait à la Ville de bénéficier de la subvention d’Etat
prévue pour les communes qui mettraient en application la réforme dès la
prochaine rentrée, tout en évitant de surcroit de se poser les questions liées
à la restauration ou le transport vers les ALSH en prenant l’option du samedi
matin travaillé.
Les parents d’élèves font entendre leurs
voix
Mais
c’était sans compter la force de réaction des représentants des parents
d’élèves qui ont dès le lendemain de réunions organisées en mairie, produit
eux-mêmes et bien plus rapidement que la Ville, des questionnaires destinés aux
parents pour connaître leur avis sur la question.
Un
taux de retour exemplaire de ces questionnaires pourtant diffusés seulement à
quelques jours des vacances scolaires a ainsi permis d’établir un bilan
indiscutable qui a conduit la municipalité à acter définitivement cette fois la
mise en œuvre de cette réforme pour la rentrée de septembre 2014.
Quelles leçons en tirer ?
Que
la participation des parents à l’action éducative est un facteur incontournable
à la réussite de leurs enfants. Qu’il convient de leur reconnaître une place
légitime au sein de la communauté éducative et donc de ne pas non plus
considérer que le rythme familial soit un élément mineur du rythme global de
l’enfant.
Que
seule une vraie concertation peut permettre aux élus locaux, d’arbitrer au nom
de l’intérêt général les débats, et finalement de fédérer l’ensemble des
acteurs intervenant dans le domaine de l’éducation. Le but est bien de mobiliser
toutes les ressources du territoire, afin d’offrir à chaque enfant un parcours
éducatif cohérent et de qualité.
Nous serons donc, une nouvelle fois très
vigilants, en tant que parents, citoyens et élus, pour que, lors des prochaines
étapes de ce dossier, la concertation ne soit pas seulement un discours
(destinée aux quimperlois via les médias), mais bien une méthode !
Cécile Peltier
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