Mr le Maire,
Par la présente, nous souhaitons vous interpeller sur le projet de carte scolaire pour la rentrée 2009, présenté jeudi dernier par l’Inspection d’Académie.
Comme vous le savez, ce projet prévoit notamment le regroupement des écoles maternelle et primaire de Kersquine.
L’Inspection d’Académie a toutefois pris le soin de préciser que « concernant le regroupement d’écoles, si le consensus n’est pas obtenu et en particulier si le maire oppose un refus à la nouvelle organisation, le regroupement ne se fera pas à la rentrée 2009 ».
Aussi, nous vous demandons Mr le Maire, de vous opposer à un tel regroupement, comme l’ont fait vos collègues de Mellac et Moëlan sur mer, qui ont d’ailleurs obtenu gain de cause auprès de l’Inspecteur d’Académie.
En effet, ces regroupements voulus par le gouvernement, essentiellement pour des raisons budgétaires, sous couvert de réforme de l’enseignement, ne seront pas sans conséquences pour la qualité d’accueil et d’enseignement de nos enfants.
Comment en effet concevoir le rôle du futur directeur d’une telle entité sans moyens nouveaux dédiés à une telle fonction, puisque cette évolution proposée se fera à moyens constants ?
Comment ne pas voir que les suppressions de classes seront d’autant plus facilitées si les élèves sont regroupés sous une seule entité administrative, le ratio du nombre d’élève par classe s’appliquant arithmétiquement ?
Comment ne pas voir que ces regroupements visent à modifier profondément les cycles d’enseignement et à faciliter en particulier les fusions des classes de Grande section et de CP, sous couvert de mieux organiser le cycle 2 d’enseignement dédié aux apprentissages fondamentaux de la lecture, de l’écriture, des mathématiques ?
Comment ne pas voir que ces regroupements visent également à ne plus permettre de recevoir les enfants dès deux ans, lorsque les parents en font la demande ?
Enfin, nous le savons, ces projets de regroupements préfigurent une autre étape souhaitée par le ministre Darcos, la création des Etablissements Publics d’Enseignement Primaire.
Ces EPEP que le ministre décrivait lui-même en ces termes le 24 janvier 2008 lors d’une audition par la Commission des finances du sénat: «Nous voulons rationaliser les 57 milliards d’euros en donnant davantage d’autonomie aux établissements et en créant les établissements publics du premier degré, avec des établissements qui aient de vrais patrons, à qui nous puissions déléguer des budgets, qui les gèrent et qui nous rendent compte.......Je le répète, j’espère pouvoir dans le premier trimestre qui arrive, faire faire une avancée considérable sur la question de l’Etablissement public du premier degré. Pour ne pas dire une avancée définitive. Du moins je l’espère ».
Mr le Maire, c’est bien la nature même de nos écoles maternelles et primaires qui est en jeu.
Aussi, pour toutes ces raisons nous vous demandons de vous opposer à ce projet, et nous vous demandons également d’organiser dans les meilleurs délais une réunion de concertation avec la communauté scolaire et notamment les parents d’élèves, qui sont les premiers concernés par ces réformes et qui ont le droit d’être parfaitement informés des conséquences induites par ces dernières.
Après la mise en œuvre du Service minimum d’accueil, après l’augmentation du forfait aux élèves fréquentant les écoles privées votée lors du conseil municipal de jeudi dernier, nous ne pouvons pas croire qu’une nouvelle fois, vous porterez concours à la politique du Gouvernement Sarkozy-Fillon.
Dans l’attente d’une réponse que nous espérons positive, nous vous prions de croire, Mr le Maire, en l’assurance de nos salutations distinguées.
Michaël Quernez, Nadine Constantino, Michel Forget, Daniel Le Bras, David Le Doussal, Cécile Peltier, M.T Sauvervald.
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