Entre terre et mer Le Blog de Michaël Quernez

Les agricultures au coeur des territoires, un enjeu de société

Les crises succèdent aux crises.

Les incompréhensions se nourrisent...

Et force est pourtant de constater que nous demeurons en Bretagne profondément attachés à notre agriculture, à nos agricultures, à nos paysans, dont nous reconnaissons la dureté et la noblesse du métier...nourrir la société.

C'est pourquoi nous sommes là au coeur d'un enjeu de société.

Redonner du revenu aux exploitants agricoles, leur redonner la fierté de leur métier, assurer l'avenir et notamment la reprise des exploitations.

C'est cela qui a conduit Jean-Yves Le Drian au moment des élections régionales à faire de l'agriculture une priorité de l'action publique en Bretagne et notamment pour le Conseil régional et à former le voeu d'une "Nouvelle Alliance".

Ainsi, le 22 avril dernier, en présence de deux « grands témoins » que sont Jean Salmon et Louis Le Pensec, du Préfet de Région Michel Cadot, Michel Morin, Vice-président de la Région en charge de ces questions, a restitué les propositions émises lors des 11 réunions organisées ces dernières semaines en Bretagne, pour former ce nouveau pacte avec l'agriculture, avec la société.

Plusieurs priorités se dégagent en effet pour bâtir cette « nouvelle alliance » :

• La préservation du foncier agricole
• L’installation des agriculteurs
• La formation professionnelle initiale et continue rénovée
• Le soutien à l’autonomie dans les exploitations agricoles : alimentation animale, énergétique, décisionnelle et économique (circuits de commercialisation).
• Le développement des filières de proximité : en soutenant le développement des circuits courts, en promouvant les consommations locales, en aidant les filières qui valorisent leurs productions sous signes officiels de qualité et d’origine (AB, Label, IGP, AOP…).
• Une agriculture qui contribue à la préservation de l’environnement, à la mise en valeur des paysages, à la richesse de la biodiversité.

Une large concertation qui a permis à Jean-Yves Le Drian en conclusion de cette matinée de travail et d'échange de tracer les grandes lignes de la nouvelle politique régionale qui sera présentée lors de la session du Conseil régional du mois de juin.

Pour des agricultures en Bretagne.

 

Des élus au travail pour défendre nos territoires ruraux

C'était hier soir à Briec à l'invitation de l'UESR.

Autour de Germinal PEIRO, Secrétaire National du PS à la ruralité, rapporteur de la proposition de loi « bouclier rural ».

Pour dénoncer la casse des services publics, pour condamner l'abandon par le Gouvernement de la France rurale et des petites villes.

Suppression des brigades de gendarmerie, fermeture des tribunaux, des trésoreries, des hôpitaux, des bureaux de poste...la liste est longue des atteintes au Pacte républicain de solidarité territoriale.

Atteinte au service public d'éducation comme l'atteste les fermetures prévues de deux classes au collège Jules Ferry, d'une classe à l'école primaire de Brizeux, de la non ouverture d'une classe bilingue à Tréméven et ce malgré des effectifs qui plaident en faveur des combats engagés par les parents d'élèves et enseignants, et que je soutiens sans réserve.

Un bouclier rural qui propose la scolarité dès trois ans, l'acceuil des enfants dès deux ans et les recrutements et revalorisation de carrière nécessaires.

Lors de cette soirée d'échanges et de débats, invité en tant que Vice-président en charge de l'insertion et de l'économie, j'ai pu redire les politiques publiques engagées par le Conseil général en faveur des territoires ruraux.

De rappeler que je considérais pour ma part que le premier bouclier rural était une agriculture créatrice d'emploi et aménageuse du territoire, que le Département accompagne notamment par des aides aux jeunes agriculteurs, à la diversification, aux CUMA, aux Groupements d'employeurs...

Que la France rurale est aussi une France ouvrière, 35% des ouvriers vivent aujourd'hui en milieu rural, et que le Conseil général soutenait le développement économique et la création d'emplois dans les territoires par des aides à la création et à la requalification des zones d'activités, au maintien du commerce et de l'artisanat et des services en milieu rural, par l'aide "au second dans l'artisanat"...

Par le soutien à l'économie touristique : Soutien à l'hôtellerie en milieu rural, à la création des chambres d'hôtes et aux locations de vacances...

Par des contrats de territoire comme celui du Pays de Quimperlé qui permet d'accompagner effixcacement et dans la durée les territoires dans leurs projets.

Via Campesina à St Nolff

 
Le Mouvement paysan international Via Campesina regroupe 150 organisations paysannes de 70 pays à travers le monde.  

Ses membres français sont la Confédération paysanne et le MODEF.

Une grande conférence du mouvement a lieu tous les 4 ans, ainsi qu’une conférence intermédiaire plus tournée vers la réflexion à mi-parcours entre deux conférences.

L’événement de St Nolff auquel j'ai tenu à participer mercredi est une de ces conférences intermédiaires.

Au coeur des discussions, les conditions de développement de l'agriculture paysanne dans le monde, comment conjuguer souveraineté alimentaire et sécurité alimentaire, et quelles relations dans ce contexte nourrir entre les pays du nord et du sud, et la lutte contre les cultures OGM.

Autant de valeurs que nous partageons et qui doivent aussi être au coeur des discussions relatives à l'évolution de la PAC et au sein de l'OMC.

 

Algues vertes...suite

 L'UDB s'étonne aujourd'hui par voie de presse (Télégramme Edition Quimper) de ma prise de position concernant les algues vertes, exprimée dernièrement dans une lettre ouverte à FNE.

Afin d'éviter toute incompréhension et interprétation érronée de mes propos, chacun sait que n'ai jamais nié ni la présence des algues vertes sur certaines de nos plages, ni l'origine avérée de ces dernières, ni leur caractère potentiellement dangereux.

Chacun a en effet en mémoire le décès d'un ouvrier "très probablement lié à la respiration d'hydrogène sulfuré", pour reprendre les termes de l'UDB.

Je dis tout simplement que compte tenu de l'obligation de ramassage des algues faîte aux maires des communes concernées, des opérations ainsi réalisées, le risque de putréfaction de ces dernières et de dégagement d'hydrogène sulfuré est aujourd'hui nul, et ce en effet depuis l'incident dramatique précédemment évoqué et les mesures obligatoires qui en ont découlées.

C'est pourquoi j'affirme que la campagne de FNE est en ce sens mensongère.

Bien qu’il s’agisse d’une photo-montage (ce qui est déjà en soit contestable), l’aspect mensonger est également lié au fait que, même si un enfant jouait au milieu des algues telles que présentées sur la photo, il ne serait pas en danger, car seules les algues en putréfaction présentent un risque ;

Le poids des mots et le choc des photos...certes.

Je redis donc que "Si la mobilisation autour de la préservation de l’environnement ne fait pas débat, le discernement s’impose sur les moyens à mettre en œuvre pour faire évoluer certaines des situations ou problématiques ciblées par cette campagne".

Depuis que je suis élu local, depuis 2001, chacun sait ce qui fonde mon engagement public et ce que fut en particulier mon action en tant que Président de la Cocopaq, pour la préservation et la mise en valeur de notre environnement.

Ce qui m'a d'ailleurs valu d'être soutenu aux cantonales de mars 2008 par l'UDB.

En guise de conclusion, je vous invite à visualiser cette vidéo, prise lors de l'inauguration du festival Taol Kurun  le 12 janvier dernier à l'Espace Mélanie à Riec sur Bèlon. http://www.agencebretagnepresse.com/fetch.php?id=21263

Lettre ouverte à France Nature Environnement

 

Monsieur le Président,

Nous avons pris connaissance de la campagne de communication que vous venez de lancer dans le but d’attirer l’attention de l’opinion publique sur l’impact de certaines pratiques industrielles et agricoles sur la santé et l’environnement.

Si la mobilisation autour de la préservation de l’environnement ne fait pas débat, le discernement s’impose sur les moyens à mettre en œuvre pour faire évoluer certaines des situations ou problématiques ciblées par votre campagne.

Les visuels et slogans que vous avez retenus, en particulier l’affiche axée sur les algues vertes, alerte  sur une prétendue dangerosité de nos plages. Bien que de caractère mensonger, ce propos aura immanquablement des répercussions négatives sur la fréquentation touristique du finistère ou les principales motivations de séjour sont les « côtes et activités liées à la mer » à 47,5% et le « patrimoine naturel »à 46,1%. 

De plus, cette campagne intervient au moment ou s’effectuent les réservations pour la saison touristique 2011 et risque de fragiliser un secteur d’activité structurant de notre économie qui représente à lui seul 14 300 emplois en moyenne et jusqu’à 23000 en été. Nous accompagnons au quotidien ces professionnels du tourisme, qui s’engagent dans des démarches qualité et investissent pour pérenniser leur activité dans un contexte concurrentiel de plus en plus exacerbé. Ces professionnels vont se retrouver les victimes collatérales d’une initiative et de problématiques auxquelles ils sont totalement étrangers.

En tant que Vice-président du Conseil général du Finistère en charge de l’économie, je tiens également à vous assurer de l’engagement du monde agricole dans la recherche de solutions pour réformer en profondeur le système actuel en partenariat avec les acteurs publics, les professionnels du tourisme, les associations et la société civile.

Je vous invite à venir voir le travail mené concrètement dans le Finistère pour faire évoluer durablement une situation qui requiert à notre sens des démarches respectueuses et concertées des différentes parties en présence.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes salutations distinguées.

Michaël QUERNEZ

Vice-Président du Conseil général

Président

Finistère tourisme

Agence de développement touristique

Point sur le dossier des algues vertes

C'était le 26 janvier dernier à Rennes.

Le Carrefour des gestions locales de l'eau.

Où je présidais l'atelier consacré à la mise en place du Plan Algues vertes.

Chacun s'en souvient en effet, le 20 août 2009, le Premier ministre, François Fillon, se rendant à Saint-Michel-en-Grève (Côtes d’Armor), accompagné de trois de ses ministres, annonçait lors d’un point presse, que l'État allait "prendre à sa charge le nettoyage des plages les plus touchées, celles qui présentent des dangers de santé publique".

Il annonçait également la création d'une "commission interministérielle » chargée de bâtir un plan d’action pour lutter contre la prolifération des algues vertes.

Et affirmait enfin sa volonté de vouloir lancer une expérimentation réunissant l’ensemble des collectivités et des acteurs locaux, autour de l'État, pour étudier la mise en place de politiques nouvelles de lutte contre la prolifération des algues dans les baies de Lannion et de Saint-Brieuc.

L'État par ces annonces reconnaissait ainsi enfin sa responsabilité dans ce dossier.

Et signifiait, officiellement le 5 février 2010 à Rennes, sa volonté de la mise en place de politiques nouvelles de lutte contre la prolifération des algues vertes annoncées, par l'annonce du plan algues vertes.

Un plan qui comporte trois volets comme l'a rappelé la représentante de l'Etat :

• un volet relatif à l'amélioration des connaissances et la prévention des risques,

• un volet curatif de ramassage et de traitement des algues, et enfin

• un volet préventif visant à limiter les flux d'azotes vers les côtes, partant du principe que c'est bien l'azote qui est le facteur limitant de la croissance des algues vertes dans les eaux littorales bretonnes durant la période estivale, qu'un seuil de 5 à 10mg de nitrate par litre ne devait donc pas être dépassé de mars à septembre pour qu'une réduction sensible des marées vertes soit observée.

Un volet préventif qui souligne que ces nitrates étant très largement d'origine agricole, il s'agissait bien de revoir en profondeur les systèmes de production sur les bassins versants concernés.

Un volet préventif mis en oeuvre au travers des appels à projets territoriaux qui ont été lancés sur les deux sites pilotes des baies de St Brieuc et les bassins versants de la Lieue de Grève.

Des projets qui nous ont été présentés successivement par M Alain Martin, Vice-Président de la coopérative du Gouessant pour le site de la baie de St Brieuc et par M Jean Claude Lamande, vice-président en charge de la politique des bassins versants au sein de la Communauté de Lannion Trégor Agglomération pour ce qui concerne les bassins versants de la lieue de Grève.

Des appels à projets territoriaux qui mettent en avant notamment :

• L'engagement des agriculteurs.

• La définition d'une stratégie foncière et la création d'outils fonciers adaptés.

• L'implication des acteurs de la filière.

• L'implication des collectivités

Des projets en cours d'examen par le Comité scientifique créé à cet effet.

Que retenir de cette table ronde. L'état d'esprit tout d'abord. Constructif, très respectueux, des attentes des uns et des autres et des contraintes rencontrées.

Sur le fond. Une claire conviction partagée qu'un temps long sera nécessaire pour reconquérir la qualité de l'eau et obtenir des effets tangibles et visibles sur les algues vertes.

Que les exploitations agricoles situées sur les bassins versants concernés devront être accompagnées dans leurs profondes mutations des systèmes, notamment par les acteurs de la filière, coopératives et industries de transformation, voire par la Grande distribution de proximité, afin de garantir des débouchés aux nouvelles productions et donc des revenus pour les paysans.

Que les diversifications de production, que les circuits courts, que les systèmes herbagers, et biologiques devront être privilégiés.

C'est d'ailleurs cette participation des industries amont qui semble aujourd'hui poser question. A ce stade, il semble en effet que les dossiers déposés des deux baies des Côtes d'Armor patissent d'un manque d'implication et d'engagement de ces acteurs.

Dans l'attente des projets finistèriens. Les projets finistèriens sont en cours d'élaboration. Notamment pour les baies de Douarnenez et de Concarneau. Ils devront tirer les conséquences des démarches enagagées en Côtes d'Armor. Et notamment la difficulté d'associer l'ensemble des acteurs de la filière à la réflexion et à l'élaboration de projets suffisemment ambitieux et viables économiquement.

A noter que cette table ronde n'a pas évoqué les aspects curatifs. Ramassage et traitement. Nous y reviendrons donc dans une prochaine note.

 

Inauguration du festival Taol Kurun (bis)

Culture, agriculture et environnement : le regard de deux élus bretons

http://www.agencebretagnepresse.com/fetch.php?id=21263

Discours du 12 janvier 2011 par notre correspondant Fanny Chauffin

RIEG/RIEC SUR BELON — Mickael Querneis et NIcolas Morvan, deux jeunes élus du Conseil Général et du Conseil Régional (par ailleurs président de la communauté de communes du Pays de Quimperlé et maire de Moelan sur mer) se sont exprimés sur les questions délicates posées par les soucis de baisse des budgets, et des priorités dans un contexte économique particulièrement difficile, lors de l'inauguration du festival Taol Kurun.

Le ton est grave et posé. Libertés culturelles, mais aussi malaise agricole dans une région où les paradoxes sont nombreux : le bien vivre et bien manger dans un environnement préservé est l'image que gardent de nombreux touristes de passages, et cette impression favorable cohabite avec un malaise dans la gestion de l'environnement et de l'agriculture et une alimentation au quotidien pas forcément très équilibrée.

Ils rappellent les questions de liberté de la culture, la difficulté pour la langue bretonne de trouver un vrai statut et d'être reconnue comme toutes les langues de France qui n'ont aujourd'hui aucun statut officiel.

Mikael Querneis, vice-président du Conseil Général est venu exposer au micro les priorités du Conseil Général du Finistère. Nicolas Morvan, quant à lui a parlé du travail de la Région et des orientations pour l'avenir en matière d'agriculture et de développement. ■

© 2003-2011 All rights reserved. Cet article ne peut pas être reproduit sans autorisation de l' ABP.

Fanny Chauffin est reporter multimédia bilingue ABP pour la Cornouaille.

Séance plénière (3) : lutter contre les algues vertes

Pas de rapport consacré à l'agriculture au cours de cette session.

Ce qui est relativement rare pour être souligné.

Mais notre avis et notre contribution au plan gouvernemental de lutte contre les algues vertes.

Ce qui nous a valu une intervention d'Agnès Le Brun énonçant "une nette divergence entre vous et nous concernant l'agriculture" sans qu'elle ne précisa d'ailleurs son propos...

Puis une intervention de Jacques Gouérou évoquant le manque de "modération de ce rapport", la "stigmatisation" des agriculteurs. Un rapport qui oublierait "le chemin parcouru", oubliant les autres sources de pollutions à l'origine de ce phénomène. Un rapport qui pourrait laisser à penser que les "circuits courts", pourraient faire le potentiel de production, un rapport qui oublierait enfin les drames humains.

L'Alliance s'est abstenue sur ce rapport.

J'ai tenu à répondre à notre collègue en redisant toute l'importance que revêt l'agriculture et l'agroalimentaire pour notre département, pour l'emploi. L'infini respect que j'ai personnellement pour les paysans tant leur métier est beau et difficile à la fois.

J'ai tenu à redire que la pérennité de cette filière ne pouvait en effet se concevoir sans une attention renforcée aux questions environnementales, à la qualité de l'eau en particulier.

Que maintenir notre potentiel de production était bien une priorité mais que cela ne pouvait se faire sans prendre en compte les attentes de la société, et cette légitime volonté de préserver nos richesses naturelles.

Que nous n'ignorons pas malheureusement les drames humains que vivent actuellement les paysans faute de voir leur travail justement payé.

Que concernant les algues vertes tout le monde devait balayer devant sa porte mais que les exploitants ne pouvaient ignorer leur responsabilité, malgré en effet tout le chemin parcouru.

J'ai tenu alors à évoquer mon expèrience en tant que Président de la Cocopaq et le programme Cycleau Bèlon où loin de stigmatiser les agriculteurs, nous avons au contraire travailler main dans la main à la reconquète de la qualité de l'eau pour préserver en particulier l'activité conchylicole.

Qu'en conclusion ce rapport proposait bien d'accompagner les exploitants face à ce nouveau défi.

Pour une agriculture "compétitive" !

Tel aura été le mot d'ordre constant du discours du Ministre de l'agriculture lors de l'inaugation du SPACE, auquel j'ai tenu à assister semaine dernière.

Un Ministre assis au côté du député Marc Le Fur... Tout un symbole !

Un discours au cours duquel il précisa ses intentions quant aux suites à donner à l'amendement Le Fur déposé au moment de l'examen de la loi LMA et dont les décrets d'application sont désormais attendus.

Des dossiers d'ICPE qui devront être examinés par les services de l'Etat en une année, des seuils qui seront désormais alignés sur les seuils de l'Europe.

Et précision ultime du ministre, les 10mg/l ne sont pas accessibles.

Autant dire que si la reconquête de la qualité de l'eau, notamment dans les bassins versants algues vertes, reste un objectif affiché par le gouvernement, celui-ci devient de plus en plus inaccessible à défaut de mesures réglementaires progressives suffisamment ambitieuses, dont les 10mg/l.

Une agriculture compétitive donc, mais à quel prix et pour qui ?

Un SPACE où la profession agricole a redit sa détresse. Dénonçant des revenus toujours aussi bas.

Quant à Chantal Jouanno, annoncée, elle a préféré renoncer...

Session de la Chambre d'Agriculture : riche en débats

C'était mardi.

Une session riche en débats.

Où j'ai pu exprimer mon sentiment sur quelques dossiers.

La PAC tout d'abord et les quotas laitiers. Pour redire que le démantèlement des quotas laitiers acté sans attendre les conclusions du Bilan de Santé de la Pac, procédure de concertation engagée par la Commission, était une erreur.

Que l'annonce anticipée de la fin des quotas avait certainement contribué à la déréguation accélérée de ce marché.

La LMA et les amendements dits "Le Fur-Le Guen". Pour dire que nous comprenions l'exaspération des exploitants agricole relative à la durée d'instruction des dossiers ICPE. Et que l'Etat devait mettre en oeuvre des procédures limitant à une année cette instruction.

Mais que sur l'amendement relatif au seuil déclaratif, introduit au nom des distorsions de concurrence (qui peuvent être réelles, notamment environnementales et sociales), il n'était ni juste ni opportun de modifier la législation en cours.

Qu'une telle disposition n'aurait  pour effet que de rendre encore plus difficile le dialogue entre les agriculteurs et la société. De renforcer l'anathème sur cette profession dans un contexte où les algues vertes occupent le débat public.

L'amendement relatif à la suppression des ADASEA.  Le Gouvernement a en effet introduit en catimini un amendement visant à intégrer les Adasea aux Chambres d'Agriculture.

Les ADASEA qui jouent un rôle essentiel dans les installations, les transmissions, les reconversions, et qui agissent de plus en plus sur le foncier.

Des actions complémentaires des Chambres, mais qui ne peuvent être totalement conduites par ces dernières.

Une fusion qui inquiète d'ailleurs les syndicats, tant la RGGP semble ici aussi être synonime de suppression de moyens et d'emplois.

J'ai ainsi précisé que nous étions à l'origine de la saisine de Parlementaires pour qu'ils proposent un contre amendement, ce qui a été fait hier.

D'autres sujets ont été évoqués comme le Plan d'action pour la protection des eaux contre la pollution par les nitrates d'origine agricole et son 4° Programme.

Pour dire que le Conseil général émettra un avis négatif lundi prochain, estimant notamment que l'adoption récente du SDAGE et le plan gouvernemental de lutte contre les algues vertes devaient être mis à profit pour revoir totalement l'approche actuelle des programmes d'action mis en oeuvre en Bretagne.