Élections municipale et cantonale, relations de Quimperlé avec la communauté de communes, amitié avec l'ex-ministre Louis Le Pensec... Le conseiller municipal d'opposition répond à
Ouest-France.
Entretien avec Michaël Quernez, conseiller municipal d'opposition et vice-président socialiste du conseil général.
Les voeux du maire Alain Pennec seront présentés ce vendredi soir. Quel message fort attendez-vous ?
Ce que j'attends d'un maire, c'est qu'il dise sa vision de l'avenir et qu'il présente ses projets, ses prospections. Notamment à travers le plan local d'urbanisme, car des questions cruciales se posent : Quimperlé est-elle en mesure d'accueillir de nouveaux habitants, dans de bonnes conditions ? Comment mettre fin aux friches urbaines ? Comment permettre, ainsi, aux jeunes familles de s'installer dans le centre ?
En conseil municipal, vous vous étiez pourtant abstenu de voter sur le diagnostic de l'agenda 21 (1). Et maintenant ?
Ça me pose un problème de méthode, par rapport à la Cocopaq. Il faut que l'agenda 21 local soit relié à l'agenda 21 communautaire. Ce n'est pas le cas : les deux ne travaillent pas ensemble, puisqu'il n'y a pas de réunion sur ce sujet.
Les relations entre Quimperlé et la Cocopaq s'étiolent. Quel regard portez-vous sur cette situation, en tant qu'ancien président de la communauté de communes, entre 2002 et 2008 ?
Le soir de l'élection municipale de 2008, j'avais dit à l'équipe d'Alain Pennec : attention, nous avons une responsabilité collective. Je percevais déjà ce qui pouvait se passer. La réhabilitation du quartier de la gare, le club CKCQ... Ces dossiers sont bloqués, faute d'accord financier. La communauté de communes est le lieu où les élus doivent dépasser leurs préoccupations propres, pour se pencher sur les contours de leur ville, dans son environnement. Le maire de la ville centre n'est pas le président de la communauté de communes, certes. Mais il doit en être la locomotive. La ville centre peut s'exprimer, mais elle doit aussi entendre. Et reconnaître ce que fait la Cocopaq pour elle.
Craignez-vous que Quimperlé se retire, comme en 1996 ?
Non, et ça n'aurait aucun sens ! Un désaccord politique ne doit pas influer sur une décision qui engage tout le territoire. Il faut dépasser ces différends.
Difficile, à l'approche des échéances électorales...
C'est vrai. Mais il faut faire en sorte que 2013 demeure une année utile.
Et 2014 ? Serez-vous candidat à la mairie, dès le premier tour cette fois ?
En 2008, j'ai accepté d'être candidat, entre les deux tours. Je l'ai été seulement pendant trois jours. Si je devais l'être en 2014, je considérerais qu'il s'agit de ma première candidature en tant que maire. Quimperlé est ma cité : j'y suis né, j'y ai grandi, j'y ai fondé ma famille. Il n'y a pas une journée où je ne croise quelqu'un qui me dit : Il faut que vous soyez candidat. Je suis sollicité, j'y réfléchis.
Et où vous mène cette réflexion ?
J'ai toujours dit que je n'imagine pas ma vie publique sans être maire de ma ville, un jour. C'est sans doute le plus beau des mandats. Et aussi le plus exigeant. Six ans, ça peut sembler court, en terme de projets. C'est long aussi : il faut une équipe soudée, solide.
Une nouvelle présidence intercommunautaire ne vous tente pas ?
Aujourd'hui, il y a un président. Nicolas Morvan a toute légitimité pour aspirer à le demeurer.
Vous étiez le benjamin de l'assemblée départementale, en 2008. Aujourd'hui, le poste de président du conseil général du Finistère vous semble réservé...
L'élection sera en 2015. On ne connaît ni son mode de scrutin, ni les contours de la circonscription électorale, ni les futures compétences du Département. Mon seul souci actuel, en tant que second vice-président, est de mettre toute mon énergie pour faire au mieux mon travail, s'agissant de l'insertion et de l'économie. En terme de décision politique, ma préoccupation première est liée à l'élection municipale de 2014.
Quelles sont vos relations actuelles avec votre mentor politique, Louis Le Pensec ?
C'est mon père en politique. Il m'a recruté en juin 1997, quand j'avais 26 ans. J'étais le plus jeune conseiller d'un ministre de France ! J'ai beaucoup appris auprès de lui. C'est un passionné du territoire. Il n'y a pas une semaine où l'on n'échange pas.
Recueilli par Angélique CLÉRET.
(1) L'agenda 21 est un projet territorial de développement durable. Il a été lancé à Quimperlé en avril 2011.
N.B Je tiens à préciser que je n'ai jamais tenu les mots qui me sont prétés par Ouest-France en Une de ce journal. "Un jour je serai Maire de Quimperlé". J'ai toujours dit qu'un jour j'espérais en être le Maire. C'est bien différent...J'ai trop de respect pour la démocratie et les électeurs.
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