Il y a quelques semaines nous adoptions à l’unanimité le Plan Local d’Urbanisme.
Ce dernier prévoit notamment la construction de 900 logements nouveaux permettant ainsi l’accueil de 1500 habitants supplémentaires en 10 ans.
La question qui nous était donc posée mercredi soir en conseil municipal, au moment où il nous était demandé de donner un avis au Programme Local d’habitat de la Cocopaq, document qui planifie les objectifs de construction pour les six prochaines années en pays de Quimperlé, était donc la suivante : comment imaginer atteindre cet objectif ambitieux ?
Et bien en construisant en particulier du logement social ?
Le PLH prévoit ainsi en cohérence avec les objectifs du PLU la construction de 120 logements aidés.
Un objectif logique dont nous nous sommes félicités, contrairement à certains élus de la majorité qui semblaient le trouver trop ambitieux. (Pour mémoire le PLH précédent prévoyait la construction de 131 logements. Seuls 77 ont été réalisés. Il y donc du retard).
Une réticence qui s’est certes exprimée timidement… mais qui nous a conduits à pointer certaines vérités. (Car certains préjugés ont la peau dure …le logement social serait réservé aux plus démunis et engendrerait de la précarité. Combien de fois n’avons-nous pas en effet entendu cela !).
Quimperlé est une ville ouvrière avec des revenus médians parmi les plus modestes du Finistère, 1448 euros pour une personne seule.
Le logement social répond donc à un vrai besoin et aux capacités financières de nombreux Quimperlois. Pour accéder à un logement social, les revenus d’une personne seule ne peuvent excéder 1652 euros par mois et 3204 euros pour un couple avec deux enfants. Dans notre commune le logement social correspond aux revenus de 60 à 70% de la population !
La ville centre a besoin de ces travailleurs et de leurs familles pour se développer et retrouver un dynamisme démographique. Il faut donc construire des logements accessibles aux revenus modestes et qui ne peuvent encore envisager de devenir propriétaires.
Quimperlé n’est tout simplement pas une ville résidentielle où les revenus sont élevés.
Ce sont ces évidences que nous avons donc tenu à rappeler tant nous sentions chez certains de nos collègues de la majorité la tentation de voter contre ce PLH au motif que nous aurions trop de logements sociaux à construire.
Ce développement de l’habitat passera aussi par un programme de rénovation dans le cadre d’un nouvel OPAH de renouvellement urbain.
A cet effet le budget prévisionnel de 681 000 euros pour l’ensemble du Pays de Quimperlé nous paraît trop faible. Les enjeux de revitalisations des centres villes et bourgs sont en effet très importants.
A titre indicatif Quimperlé avait engagé une somme de 450 000 euros pour le programme précédent à l’initiative de la municipalité Le Bras.
Cela concerne notamment le centre-ville qui a besoin de rénover ses immeubles vétustes, parfois même insalubres et abandonnés. Cette rénovation urbaine est une autre nécessité pour la vie économique et commerciale de Quimperlé.
Enfin nous avons souligné le besoin de logements très sociaux en cette période de crise et de travail précaire.
Nous avons donc adopté le PLH avec les réserves suivantes votées finalement à l’unanimité après une rédaction commune, suite à un débat constructif qui a visiblement fait bouger quelques lignes au sein même de la majorité, où les silences ont été également très……….parlants !
1. Insuffisance des logements aidés prévus sur la période : l’effort de rattrapage doit être global et mené sur l’ensemble du territoire,
2. L’objectif de production de 15 logements par an est insuffisant pour les programmes en location-accession,
3. La réservation de 2 ou 3 logements d’extrême urgence dans la pension de famille ou par le biais d’une convention avec les bailleurs sociaux est souhaitée,
4. L’enveloppe financière pour l’Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat est insuffisante compte tenu des besoins du territoire pour le renouvellement urbain dans les centres villes et les centres-bourgs,
5. La création des éco-quartiers mérite d’être encouragée et nécessite une participation financière plus importante,
6. Les rassemblements familiaux pour les gens du voyage doivent être pris en compte par la Communauté de Communes,
7. Compte tenu du nombre de seniors présents sur le territoire, il convient de prévoir une aide au financement des logements destinés aux personnes valides et/ou dépendantes.
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