« A la croisée des vies », la superproduction municipale de Quimperlé est désormais disponible sur vos écrans.
La sortie du film avait été dernièrement annoncée par ses producteurs à la presse, face au Conseil Municipal, alors qu’une fuite de tournage les en avait contraints.
L’affaire a fait grand bruit depuis et chacun attendait de voir les images de ce film doté d’un budget à faire pâlir d’envie le réalisateur de Doc Martin.
Mais, même avec 15 000 euros les 12 minutes, ici point de vedette populaire à la Thierry Lhermitte ou d’effets spéciaux à « La croisée des mondes ».
Le pitch comme on dit ? Un jeune couple de parisiens avec enfants emménage dans la cité et décide d’organiser une fête avec leurs voisins pour faire connaissance.
L’argument ? Profiter de cette « originale » entrée en matière pour vanter les atours de Quimperlé et appâter le chaland en lui proposant différentes visions de la ville et de son potentiel en matière d’activités et d’animations.
Le résultat ? Des figurants et comédiens qui semblent jouer un épisode de feuilleton TV entre « Plus belle la vie » et « Nos chers voisins »… l’intrigue en moins !
Ce qu’on lui reproche ? L’absence des vrais acteurs ! Les acteurs du territoire, dont les noms sont pourtant écrits dans le film, mais que l’on ne voit jamais, alors que ce sont eux qui font l’attractivité de notre ville.
Où sont nos vedettes ? Les champions de France du Tennis club quimperlois, Le cercle Giz’kalon, le Bagad Bro Kemperlé, les kayakistes du CKCQ en descente aux Roches du diable, les équipes du Raid des Moulins, les enfants à la fête des écoles, les lycéens en défilé pour le carnaval, les voyageurs du jeudi à la Bobine...
La liste est longue de ces acteurs absents, de ces événements oubliés dans un film qui s’étend comme un long fleuve tranquille vers le dénouement final, plus plat que le Paris-Brest acheté par Mme Cloarec pour la fête des voisins.
Mais pour avoir ces images, encore aurait-il fallu prévoir, écrire un scénario et organiser un tournage sur le temps de vie d’une ville, capter ses événements, ses temps forts sur plusieurs mois, recenser et obtenir les images permettant de valoriser ses acteurs et ses manifestations.
Au lieu de cela, le Maire a encore une fois décidé dans son coin, sans doute animé par l’urgence « Municipales », de faire un film sur la ville, ou plutôt sur sa vision de la ville en ignorant sa propre commission communication, avec ce projet « écrit », tourné et réalisé en quelques jours seulement.
Alors quelle attractivité l’équipe Pennec donne à voir de notre territoire à de nouveaux habitants, avec ce film décidé au dernier moment, tourné à la va-vite, qui parle d’associations, de sport, de monuments ou d’équipements sans en montrer la vie qui y foisonne toute l’année ?
C’est tout le paradoxe d’« A la croisée des vies », qui croise effectivement les vies sans les montrer préférant nous proposer un focus sur les Urgences et nous indiquer qu’il y a 600 lits au Centre d’hospitalier.
A ce rythme, on s’attendrait presque à voir le cimetière comme dernier argument donné à ces jeunes familles, leur démontrant qu’elles peuvent rester aussi longtemps que possible dans cette petite ville si tranquille où même les chevaux à Lothéa ou les joggeurs à toulfoën oublient de courir.
Ce film non seulement a oublié les Quimperlois mais néglige aussi son décor en situant sur la carte en ouverture, Quimperlé par rapport à Concarneau, Quimper, Lorient et l’île de Groix tout en occultant totalement la notion de Pays de Quimperlé et les forces de son réseau qui la font rayonner sur tout un territoire.
Ah sinon, les images sont jolies et bien cadrées… mais pour 15 000 euros, c’est un minimum non ?
Quelle tristesse !
Quel gâchis d'argent public !
Et vous qu'en pensez-vous ? A visionner ici.
Cécile Peltier
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