On se souvient qu'au moment de la fermeture ponctuelle du bureau de poste de la haute-ville à l'été 2008, le maire s'était engagé on ne peut plus mollement dans la défense de ce service public, refusant même de voter notre motion demandant que de telles fermetures n'aient plus lieu dans l'avenir !
Pourtant, après la décision de transférer l'office du tourisme en basse-ville, on a vu le maire justifier en partie cette décision unilatérale et sans concertation par le souci d'octroyer à la Poste de la haute-ville un bâtiment pratique, accueillant et pérenne...
Nous avions alors alerté nos collègues élus et les citoyens quimperlois sur le risque de faire un cadeau, non pas à la Poste, service public de première nécessité, mais à la Banque Postale, organisme à but lucratif et privatisé.
Et le maire de fustiger nos soupçons et d'expliquer que non seulement le service public serait renforcé, que la haute ville verrait une augmentation de sa fréquentation mais qu'en plus ce serait une opération blanche au niveau financier, et qu'il n'était pas question de Banque Postale.
C'était sans compter sur les exigences de sécurité de la Poste et celles, légitimes, des Bâtiments de France, qui ont eu un coût de près de 30000 euros que le maire n'avait sans doute pas prévu.
C'était aussi oublier les 60000 euros de travaux d'aménagement de l'office du tourisme de la basse ville, soit deux fois les estimations du maire !
Aujourd’hui, ce dernier évoque un retour sur investissement dans ….......près de 10 ans ! Il met aussi en avant les nouveaux services de la Poste. Mais que sont ces services si ce ne sont pas ceux d'une Banque Postale ?! Ceux-là mêmes dont le maire prétendait qu'ils n'existeraient pas, qu'il s'agissait d'un simple bureau de Poste, ce qui justifiait le loyer modique...
Quant à l'accueil du public, si le local est neuf, l'espace réservé aux usagers de la poste est loin d'être spacieux, confiné entre les bureaux réservés... aux conseillers financiers.
Au final qui perd et qui gagne dans cette opération ?
L'office du tourisme ne semble pas profiter avec bonheur de son transfert. Les locaux sont neufs, certes, mais les difficultés de stationnement se font déjà sentir.
La mauvaise acoustique du local va également entrainer des travaux supplémentaires. On avait visiblement oublié que le lieu allait recevoir du public ! A l'heure actuelle lorsque 6 personnes parlent en même temps, on ne s'entend plus ! information donnée lors du dernier Conseil d'administration.
Enfin, conséquence prévisible du transfert, on peut être certain que le commerce de la haute-ville va pâtir du manque de touristes cet été ! Cela n'aidera pas non plus le marché du vendredi à trouver un nécessaire second souffle.
La Banque Postale tire évidemment très bien son épingle du jeu. Avec un loyer de 580 euros par mois pour un local excellemment placé alors qu'en 2010 certains commerçants payaient environ mille euros dans le secteur proche, on peut dire que le cadeau est d'importance.
Et c'est bien le contribuable quimperlois le grand perdant ! Un contribuable qui aura le plus grand mal à comprendre le volet financier de l'affaire tant il est peu transparent et en constante évolution.
On nous dit que le premier bilan ne pourra être établi sans doute qu'en 2012. Quant au bilan définitif ce sera dans une dizaine d'années, dixit le dernier bulletin d'information municipale... autant dire jamais !
Bref une opération aussi incompréhensible que la politique de la majorité municipale qui navigue entre contradictions, manque de sincérité et de vision à long terme.
Nadine Constantino
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