Lors de la session du Conseil régional de la semaine passée, les conseillers régionaux ont adopté à l'unanimité un plan ambitieux de développement du port de Brest et ont décidé, compte tenu de son ampleur, de saisir la commission nationale du débat public.
Un plan de développement présenté le 22 novembre dernier à Brest par Jean-Yves Le Drian qui a ce jour la installé officiellement le Comité de pilotage de ce projet (État, BMO, CCI, Conseil Général, SMBI...). Un plan également présenté aux membres du conseil portuaire de Brest le 9 décembre dernier par Gérard Lahellec.
Deux réunions auxquelles j'ai tenu à participer.
Un plan de développement qui comprend plusieurs objectifs :
-Maintenir une activité forte de réparation navale.
-Maintenir et améliorer les accès nautiques afin de préserver et de développer le trafic commercial. (Vrac-agro et porte conteneurs).
-Permettre le développement industriel des Énergies Marines Renouvelables. (montage, assemblage des turbines éoliennes et construction des fondations).
Qui comprend deux phases :
Avec un début des travaux dès 2013 et une livraison en 2015 pour répondre aux attentes des industriels.
Une seconde phase avec la livraison d'un quai lourd supplémentaire de 300 mètres à l'horizon 2017.
Qui nécessite un budget conséquent :
En effet. Un budget global de près de 134 millions d'euros, avec une part significative assumée par la Région.
Avec des partenaires sollicités dont le Conseil général qui ont donné un accord de principe pour accompagner techniquement et financièrement ce projet majeur pour l'avenir de la Bretagne et du Finistère selon des modalités et des clés de financement qui restent à définir.
Qui comprend donc la saisine de la commission nationale du débat public :
Il s'agit d'une démarche pleinement volontariste. Il appartiendra ainsi à la commission nationale du débat public de se prononcer sur la concertation publique à mettre en place.
Un projet qui s'inscrit au moment où tout le monde se mobilise pour pérenniser l'activité de réparation navale à Brest et donc en France.
Ce plan d'investissement est ainsi à la fois un signe de confiance dans l'avenir et un levier supplémentaire pour convaincre des investisseurs de reprendre l'activité de la Sobrena.
Une société qui est depuis 2008 confrontée à la contraction de l'économie mondiale qui a des conséquences négatives sur le trafic maritime. Pour de nombreux armateurs, la faiblesse des taux de fret conjuguée à une persistance des difficultés de financements, ne permettent pas en effet de soutenir les projets de constructions neuves de bateaux, ni les opérations de réparation et de maintenance de la flotte existante.
C'est dans ce contexte extrêmement contraint que la Sobrena doit faire face à la concurrence directe de chantiers espagnols sur le segment de marché des méthaniers.
Ce qui a pour conséquence directe un plan de charge insuffisant ne lui permettant plus de faire face à ses obligations.
D'où la saisine d'un administrateur provisoire il y a quelques semaines et depuis la semaine passée la mise en redressement judiciaire de l'entreprise pour une période de six mois.
Une période qui doit être utile pour à la fois trouver du plan de charge et un repreneur.
Pour ce faire, tout doit être fait notamment pour mettre en valeur les atouts de cette société. Son outil industriel, ses compétences reconnues dans le métier de la réparation navale, des accords de coopération.
Dans ce contexte de nécessité de maintien d'une filière industrielle française, des initiatives ont ainsi été prises notamment par la Région pour rechercher du plan de charge (Armorique), et pour pérenniser l'activité. La Région qui s'est par ailleurs dotée d'une expertise complémentaire en missionnant BDI et un consultant expert pour aller à la rencontre de repreneurs potentiels.
Gageons que tous ces efforts conjugués et les perspectives de développement et de dynamique économique offertes par ce plan permettront de sauvegader la Sobrena et de faire de Brest un des ports incontournable en Europe.
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