Modernisation ?

" Le Sénat a entamé cette semaine la discussion sur le projet de loi de modernisation de l'agriculture (loi LMA).

Le département du Finistère, avec ses 30.000 emplois directement liés à ce secteur, est particulièrement concerné. L'enjeu socio-économique est important pour notre territoire. Une exploitation agricole génère en moyenne 5 emplois et la filière contribue pour 30% aux emplois des entreprises et services de la région. 

Or, les revenus des agriculteurs ont chuté de 30 à 50 % en 2009. 13% des exploitants agricoles, confrontés à de lourdes difficultés financières, envisagent de cesser leur activité dans l'année qui suit.

Partout en Bretagne, les terres agricoles sont en recul, conséquence d'une course au foncier encouragée par la spéculation.  

Dans le Finistère, plus de 1500 exploitations ont disparu depuis l'an 2000, dont l'essentiel sur les trois dernières années. 60% des exploitants ont plus de 45 ans et la part des actifs de moins de 35 ans dans la profession a diminué de 8% entre 2000 et 2007.

Face à ces constats, le monde agricole espérait un texte ambitieux et innovant. Tel n'est pas le cas de ce projet de loi. Celui-ci reflète une vision libérale de l'économie agricole au détriment d'une gestion publique et territoriale de l'agriculture.

Avec la contractualisation entre producteurs agricoles et acheteurs, le projet du gouvernement généralise le principe d'une gestion privée des volumes et des prix.

Comme si cela pouvait être une solution au problème des surplus de production !

Comme si cela pouvait se substituer à une régulation publique à l'échelle européenne !

Sur ces enjeux, ce sont bien souvent les élus locaux qui sont en première ligne : aménagement du territoire, soutien aux reconversions, formation professionnelle, aides à l'installation des jeunes, développement de la production locale et biologique, gestion de l'eau, montée en gamme dans la restauration collective...

Ainsi, depuis longtemps déjà, le Conseil général mène une politique dynamique en faveur de l'agriculture finistérienne, avec pour ambition de :

• Favoriser le potentiel de production et préserver l'emploi dans l'agroalimentaire et les services
• Préserver la qualité de l'environnement, de l'eau et des paysages finistériens

Autrement dit, le Cg29 agit en faveur d'une agriculture durable, prospère pour elle-même et pour son territoire, socialement équitable et naturellement responsable.

Augmentation de la prime à l'installation pour les jeunes agriculteurs, accompagnement du développement du salariat et de l'amélioration des conditions de travail, soutien aux démarches d'économie d'énergie et de production d'énergies renouvelables, communication sur le métier d'agriculteur, soutien aux structures appliquées dans le développement de l'agriculture bio, aides ciblées pour le développement de filières respectueuses de l'environnement, soutien aux agriculteurs en difficultés... autant de mesures concrètes mises en œuvre par le Cg29.

Le désengagement de la puissance publique sur la régulation est un danger pour toute la filière agricole. Nous continuons de réclamer des outils de régulation européens forts et donnant aux agriculteurs la visibilité nécessaire pour leur permettre d'investir sur du long terme".

Groupe Socialiste et Républicain du Conseil général du Finistère