C'était jeudi après midi. Au Conseil général.
Plus de 150 personnes ont répondu à notre invitation à venir débattre de l'avenir de l'agriculture et de l'agro-alimentaire dans le Finistère et en Bretagne.
Un débat essentiel, majeur, tant l’agriculture et l’agro-alimentaire constituent un socle pour l’économie de notre département. Une filière constamment soumise à mutations. Les politiques agricoles du Conseil général du Finistère prennent le plus possible en compte ces changements et défis importants auxquels ce secteur est confronté, qu’ils soient économiques, sociaux ou environnementaux. C'est pourquoi, le Conseil général a redéfini en janvier ces 7 priorités pour l'agriculture pour en particulier favoriser le maintien du potentiel de production, afin de préserver l’emploi dans l’agro-alimentaire tout en protégeant la qualité de l’environnement, et en particulier les qualités de l’eau et des paysages finistériens. Priorités qui seront déclinées en aides opérationelles réadaptées au contexte actuel à compter de janvier 2010. Ainsi, après avoir organisé ces dernières semaines de nombreuses auditions avec les professionnels de ce secteur, ce forum-débat avait pour but d'alimenter également notre réflexion collective. Pour cela, après avoir entendu notamment Stéphane Le Foll, député européen et spécialiste de l'agriculture, sur les enjeux mondiaux et européens liés à l'OMC et à la PAC, et Odette Herviaux , Vice Présidente du Conseil régional chargée de l'agriculture, deux tables rondes étaient organisées pour susciter les échanges et les débats. La première était consacrée à la production agricole (les exploitations, l’aménagement du territoire, le rôle des élus locaux, les conditions de travail et d’installation, l’environnement…). La deuxième à la vente et à la consommation des productions agricoles (conditions de commercialisation et valorisation, cantines scolaires, attente des consommateurs, rôle des collectivités locales, produits bio, Grenelle de l’environnement…). Des discussions qui nous ont montré une fois de plus que l'agriculture étaient au coeur de notre société. Education-formation, insertion-emploi, foncier-aménagement du territoire, production-crise alimentaire, énergie et Grenelle de l'environnement, qualité sanitaire, reconquête de la qualité de l'eau et environnement, production conventionnelle et biologique, autant de thématiques fortes qui ont été abordées. Autant d'enjeux pour le Conseil général du Finistère.
|
abcBurkina - Pas de sécurité alimentaire sans souveraineté alimentaire.
Le scandale de notre civilisation dite moderne :
Maintenant, rendons-nous dans les villages. Que constatons-nous ? Cette année, la sécurité alimentaire est assurée. Il y a même abondance de nourriture au moins dans le Sahel. Au Burkina Faso, nous avons un excédent d'un million de tonnes de céréales. Mais les paysans n'ont pas d'argent pour se soigner ou pour mettre leurs enfants à l'école. Leurs produits ne se vendent pas. La situation des producteurs de riz du Sourou est éclairante. Ils ont des milliers de tonnes de riz à vendre. Mais depuis deux ans, ils ne trouvent pas d'acheteurs à un prix rémunérateur. Pourtant, ils ne sont pas trop exigeants : actuellement, ils ne demandent que 100 F CFA par kilo de riz paddy. Ils disent que si on leur garantissait 120 F par kilo de riz paddy, ils doubleraient leur production. Mais ils subissent la conséquence des importations massives de brisure de riz. Des brisures qui ont souvent 7 à 10 ans d'âge et sont bradés sur le marché mondial.
A cela s'ajoute "l'aide alimentaire" des Etats-Unis…
L'alternative paysanne : la souveraineté alimentaire
Le concept de souveraineté alimentaire a été développé par Via Campesina et porté au débat public à l’occasion du Sommet Mondial de l’Alimentation en 1996 et présente une alternative aux politiques néo-libérales. Il dépasse la seule sécurité alimentaire. Il répond aussi à la question : qui va produire la nourriture dont la population mondiale a besoin ?
La souveraineté alimentaire inclut :
La priorité donnée à la production agricole locale pour nourrir la population, l’accès des paysan(ne)s et des sans-terre à la terre, à l’eau, aux semences, au crédit. D’où la nécessité de réformes agraires, de la lutte contre les OGM (organismes génétiquement modifiés) pour le libre accès aux semences, et de garder l’eau comme un bien public à répartir durablement.
Le droit des Etats à se protéger des importations agricoles et alimentaires à trop bas prix.
Des prix agricoles liés aux coûts de production : c’est possible à condition que les Etats ou Unions aient le droit de taxer les importations à trop bas prix, s’engagent pour une production paysanne durable et maîtrisent la production sur le marché intérieur pour éviter des excédents structurels.
La participation des populations aux choix de politique agricole.
La reconnaissance des droits des paysannes, qui jouent un rôle majeur dans la production agricole et l’alimentation.
La souveraineté alimentaire désigne le DROIT des populations, de leurs Etats ou Unions à définir leur politique agricole et alimentaire, sans dumping vis à vis des pays tiers.
Rédigé par Jacques Canevet le 26 novembre 2008 à 22:19
Rédigé par : Account Deleted | 26 novembre 2008 à 22:26
En tant que responsable politique dans ma section et au delà (UTOPIA) je partage ton point de vue , tout en continuant à dire que l'agriculture dois rester nourricière !
Et surtout ne pas oublier le Sud. Nos impôts seront-utiles à leurs agriculture (un véritable vice président avec son budget), mais cela ne suffit pas, ils nous faut la volonté de rendre le Sud auto-suffisant pour son alimentation. J'aide le Sud mais je ne kidnappe pas les estomacs!
Rédigé par : Account Deleted | 25 novembre 2008 à 16:13