L’affaire a certes fait grand bruit par la place que la
presse lui a accordée dans ses colonnes, mais le "courrier Ribambelle"
de la Mairie adressé à tous les parents d’élèves scolarisés en élémentaire à
Quimperlé, au-delà du message très maladroit dont il était porteur - et
pour lequel la majorité municipale a du apporter des éclaircissements
nécessaires par voie de presse - pose plusieurs questions que nous avons soumises
lundi dernier à la Commission jeunesse.
En effet, si
n’importe quel parent pouvait légitimement se choquer de la formule indiquée, imaginant que leurs enfants mangeaient plus ou moins à leur
faim, selon le taux de non-réservation du jour, celle-ci pose également des
questions de fond aux élus de notre opposition municipale.
Car cette affaire ne
se résume pas à une simple erreur de formulation "empreinte
d'ambiguïté" qui se refermerait sitôt éclairée sur une simple explication
de texte.
Elle soulève plusieurs interrogations qui méritent de poursuivre
une réflexion sur les évolutions et les réajustements du dispositif actuel de
restauration.
> Fournir un repas qualitatif certes mais pas au
détriment de la quantité
Quelques rappels : Le repas coûte entre 2 et 3 euros (selon le niveau et le
statut de Quimperlois ou pas - une aberration soit dit en passant de
systématiquement taxer plus, un enfant qui réside au-delà des frontières
quimperloises, alors qu'il mange le même repas ! ).
Une famille dépense donc en
moyenne 40 euros par mois par enfant pour la restauration du midi.
Une somme
qui n'est pas anodine pour le budget des familles, d'autant plus s'il y a
plusieurs enfants scolarisés.
Elles sont donc effectivement en droit d'attendre
que ce repas soit servi en quantité suffisante pour rassasier leurs enfants et
ce, tous les jours...
Il semblerait pourtant que ce ne soit pas toujours le cas
selon les témoignages de plusieurs parents, dont les enfants se plaindraient de
ne pas manger suffisamment certains jours et de manière récurrente pour les
goûters.
Puisque la majorité municipale assure que le "partage des
repas" préconisé en cas de non réservation, n’impacte en rien les portions
prévues et servies aux enfants (le prestataire prévoyant une marge par excès de
5% sur le nombre de repas commandés), nous avons demandé à ce que la situation
soit évaluée de près au sein des services, auprès des enfants et des parents,
afin d’envisager si nécessaire, avec le prestataire de restauration, un
meilleur paramétrage des portions selon les âges.
> Assurer un minimum de souplesse au système de
restauration
Cet élément nous semble aussi primordial que la question de la qualité des
repas ! Du bio, du label, favoriser les filières courtes, éviter le gaspillage
sont des éléments vertueux du cahier des charges pour le prestataire qui a été
retenu par la Municipalité, mais il ne faut pas non plus oublier un autre objectif également primordial qui est bien de
fournir des repas complets et en quantité suffisante pour pouvoir répondre aux
aléas de réservation, sans mettre le personnel municipal en difficultés pour
servir tous les enfants.
La carte Ribambelle, mise en place en novembre 2010 est un outil moderne
qui permet effectivement de gérer les réservations des temps d'accueil
périscolaire, les réservations de restauration scolaire et les facturations aux
familles disposant d'un compte.
Ce dispositif avait été élaboré pour permettre
de réserver au plus juste les repas, en fonction de nombre d'enfants réellement
présents sur le temps de la restauration et ainsi éviter trop de gaspillage
alimentaire.
Rien à redire sur cet aspect. Mais l'économie et la lutte contre
le gaspillage ne doivent pas pour autant aujourd'hui prendre le dessus sur un autre
objectif éminemment important : avoir un système suffisamment souple pour
s'adapter à tous les schémas familiaux.
> Savoir répondre aux évolutions de la
société et à ses nouveaux schémas familiaux
La carte Ribambelle aujourd'hui ne permet d'associer qu'un seul compte
famille pour un enfant...
Et c'est un problème pour bien des familles.
Car ce
système nécessite que des parents séparés s'entendent pour réserver et payer ce
qui correspond à leur temps de garde, puis extraient leur quote-part des coûts,
à partir d'une facturation globale pour répondre à certaines déclarations qui
leur permettent de bénéficier d'aide ou de réduction.
A défaut, ils peuvent
effectivement demander aux services municipaux de fournir ces éléments
différentiels, mais à condition de leur communiquer toutes les informations personnelles
qui en découlent et d’exposer longuement les détails d’une organisation
familiale, somme toute de l’ordre de l’intime.
Là encore, il est sûrement possible de revoir la copie car notre devoir de
service public est également de savoir s’adapter aux évolutions de la société
et des nouveaux schémas familiaux de
plus en plus répandus : familles recomposées et enfants en garde alternée.
Ce sont justement ces familles qui peuvent être confrontées à quelque
dysfonctionnement dans les réservations Ribambelle, car le système de mode de
garde alternée provoque souvent des ruptures de rythmes dans l’organisation
familiale de l’enfant et donc dans la réservation de garderie ou d’accueil
périscolaire d’une semaine à l’autre.
Dans tous les cas, il n’a jamais été question de
remettre en question la qualité du travail et les compétences du personnel
municipal qui accueille et accompagne nos enfants au quotidien sur les temps périscolaires.
Chacun a pleine conscience que ces agents appliquent
un système mis en place par la Municipalité qui les emploie et qu’ils font preuve,
sur le terrain, d’équité et de bienveillance auprès de tous nos enfants.
Ces
agents ne sont en rien responsables des problématiques de cette situation qui
relève de la responsabilité des élus, de leurs arbitrages et des décisions
qui leur sont dévolues.
Il en
résulte donc, que si l’objet du débat n’est plus la question de la "maladresse de communication" de la Municipalité, la vigilance s'impose face à un dispositif qui ne peut pas se
contenter de rester figé sur un satisfecit. Il a
permis de réels progrès de fonctionnement mais doit lui-même progresser et savoir
s'adapter aux réalités des familles d'aujourd'hui. Notre opposition municipale y veillera.
Quimperlé
demain. Michaël Quernez, Isabelle Baltus, Nadine Constantino, Michel
Forget, Daniel Le Bras, David Le Doussal, Cécile Peltier.
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