J'ai tenu, a participer, lundi dernier, à la conférence régionale sur l’avenir de la filière avicole en Bretagne, sous l’égide du Préfet de Région et du Président du Conseil régional de Bretagne.
Cette conférence a réuni l’ensemble des acteurs de la filière avicole, chefs d’entreprise, éleveurs, élus et syndicalistes, grande distribution...
La mise en redressement judiciaire, le 1er juin 2012, du groupe Doux a en effet déstabilisé terriblement cette dernière : fermetures de sites, 700 emplois détruits, dont une centaine dans notre département à Châteaulin.
Au cours de cette réunion, un consensus s’est clairement dégagé sur la nécessité de restructurer durablement la filière pour reconquérir le marché intérieur et extérieur de la volaille.
Il convient de rappeler que la France a en effet accusé un recul de 20% de ses parts de marché dans ce domaine tandis que ses principaux concurrents, l’Allemagne et le Brésil, ont augmenté leur production respectivement de 38% et 53%, et que la France importe aujourd'hui 40% de sa consommation de poulet.
Or, le contexte mondial apparaît plutôt favorable à une augmentation régulière de la production et de la consommation de viande de volailles.
Les participants ont ainsi clairement identifié quelques points faibles de la filière avicole française : perte de compétitivité, faible spécialisation, difficultés de reprise, vétusté des bâtiments...
A cette occasion, j'ai tenu à réaffirmer l’engagement du Conseil général du Finistère aux côtés de l’ensemble des acteurs de l’agriculture et notamment aux aviculteurs.
J'ai rappelé le soutien financier du Conseil général aux restructurations des exploitations du début des années 2000 pour venir en aide aux aviculteurs acculés par la crise, et à la reprise de l’entreprise TILLY-SABCO à Guerlesquin pour maintenir les emplois.
Au cours de cette réunion, le Conseil général du Morbihan a été invité à présenter le dispositif de soutien à la construction ou modernisation de nouveaux poulaillers qu'il souhaite mettre en œuvre dans les prochaines semaines.
Un dispositif que nous étudiions de près.
Mais force est de constater que la situation du Morbihan semble peu comparable avec celle de notre département : le Finistère est plutôt spécialisé dans la production du poulet grand export tandis que le Morbihan est davantage tourné vers le poulet frais. Des éleveurs qui se trouvent par ailleurs dans des situations économiques bien différentes.
J'ai fait part de notre souhait d’aborder le soutien à la filière dans sa globalité et de la disponibilité du Conseil général à accompagner la restructuration des sites industriels pour peu qu'un projet viable et durable de filière soit engagé.
J'ai partagé les interrogations évoquées largement par les participants sur la viabilité et la durabilité d'une filière dont l'équilibre économique repose quasi exclusivement sur le principe des restitutions européennes.
Un mécanisme d'aide qui, on le sait, interroge fortement la Commission européenne dans un contexte de réforme de la PAC en cours.
A l’issue de la conférence régionale, trois groupes de travail ont été constitués afin d’approfondir le diagnostic et préciser les actions à conduire : renforcer la compétitivité de la filière amont, se repositionner sur les marchés et accompagner les évolutions nécessaires aux outils d’abattage et de transformation.
Les résultats de ces groupes seront présentés mi-décembre 2012.
Le Conseil général y participera.
Des travaux qui alimenteront la conférence nationale de l'aviculture placée sous l'égide du Ministère de l'Agriculture et qui doit produire ses conclusions pour mars 2013.
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