Si l'annonce en fin de semaine dernière de la décision de la diminution des restitutions européennes n’est pas vraiment une surprise,( leur suppression en 2013 a été actée en 2005...), elle arrive nous le savons au plus mauvais moment.
Au moment où la filière avicole française connaît une crise sans précédent avec le dossier Doux.
Au moment où enfin elle se met en ordre de marche pour se restructurer. Et qu'une transition et non une rupture est nécessaire.
Le 14 janvier dernier la Conférence régionale avicole installée en septembre 2012 proposait en effet des pistes d'actions intéressantes autour des orientations suivantes :
La production amont peut gagner en compétitivité en poursuivant sa modernisation (principalement au niveau des bâtiments d’élevage), en se formant et en se renouvelant, tout en accentuant la communication autour des métiers en élevage avicole ;
Le dialogue entre les différents acteurs de la filière doit être amélioré : la conférence régionale avicole, telle que mise en place, mérite d’être maintenue dans le moyen terme ;
Les leviers de compétitivité doivent être identifiés en travaillant, maillon par maillon, la chaîne de valeur, et en approfondissant la piste de la robotisation ;
Les salariés doivent être mieux formés afin, notamment, d’accompagner les évolutions techniques de leurs entreprises ;
Le marché français peut être reconquis à travers l’application du code des bons usages aux produits importés, le soutien à la recherche de la valeur ajoutée (notamment sur les produits nobles), le recentrage des gammes de produits et la définition d’une approche partenariale entre industriels et GMS ;
La filière « grand export » doit être abordée collectivement d’une nouvelle manière, avec de nouvelles propositions concernant les aides européennes.
Aussi, parce que ce marché représente un enjeu économique stratégique pour la Bretagne et fait partie intégrante de la filière volaille régionale, nous attendons de la commission européenne :
- qu'elle prenne en compte l'action résolue engagée par le Gouvernement français pour restructurer la filière,
- qu'elle accepte en conséquence de revenir sur sa décision,
- qu'elle planifie une sortie en "sifflet". (Même si le défaut d'anticipation des industriels peut questionner...).
Trop d'emplois sont en jeu.
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