L’insertion, ce n’est pas de l’assistanat ! Au cours de l'Assemblée générale d'Ides, nous sommes revenus sur les propos du Ministre.
Sur la forme, il convient de condamner l’utilisation de formules qui stigmatisent des personnes en grande précarité. « Cancer de la société française» : c’est le chômage qui est le cancer de la société et non les chômeurs !
La diatribe de Laurent WAUQUIEZ témoigne de la dérive réactionnaire du gouvernement et de sa majorité.
Alors que le chômage bat des records et que les chômeurs de longue durée n’ont plus accès à l’emploi, le Ministre lance une chasse indécente aux pauvres comme responsables de leur situation.
Sur le fond, contrairement à ce qu’affirme le Ministre Laurent WAUQUIEZ, un couple au RSA ne peut pas gagner plus qu’un couple dont l’un des membres est au SMIC. Le RSA, ce n’est jamais que 460 euros par mois pour un célibataire et 700 euros pour une femme (ou un homme) seule avec un enfant. Il n’y a pas là de quoi vivre grassement aux frais de la République et de ses contribuables ! Les minimas sociaux ne sont pas cumulables car soumis à condition de ressources.
En outre, le RSA a aussi été conçu comme une allocation différentielle qui prend en compte tous les revenus afin de favoriser la reprise d’activité, c’est le cas du RSA activité. Ce dernier a été mis en place en juin 2009 pour permettre aux « travailleurs pauvres » qui reprennent un emploi de ne pas perdre de revenu. Il s’agit donc bien, dans l’esprit du concepteur de l’outil Martin HIRSCH, d’une mesure d’encouragement à l’emploi plutôt que de l’assistanat. A noter que les travaux d’intérêt général dont parle le Ministère relèvent davantage des mesures punitives prises par les juges dans les affaires pénales que du code civil, et que, jusqu’à présent, les bénéficiaires de minima sociaux ne sont pas considérés comme des délinquants !
Le Conseil général estime qu’il n’est d’insertion réussie que par un retour à l’emploi durable, tout en permettant aux bénéficiaires du RSA de bénéficier d’un accompagnement social et/ou professionnel.
Il faut aussi être concret et se rendre à quelques évidences : les personnes qui sont au RSA sont souvent les plus éloignées de l’emploi…et l’emploi disponible est souvent le plus difficile ou le moins attractif : par définition l’équation n’est pas simple !
L’insertion, c’est l’effort de tous : services de l’emploi, structures d’insertion, services sociaux, et aussi entreprises et acteurs économiques. Le fléau, c’est la difficulté d’accès à l’emploi.
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