Nous consacrons cette semaine une série à la nouvelle génération politique du Finistère. Ouverture avec Mickaël Quernez, benjamin et vice-président PS du conseil général.
Il aurait aimé être journaliste politique à Libération. Il est homme politique. Le Quimperlois MickaëlQuernez, 39 ans, est sorti d'une prolifique nurserie: celle de Louis Le Pensec. La longévité ministérielle du Grand Louis aura permis de former bien des cadres du PS, tels le maire de Brest, François Cuillandre, ou le député Gilbert Le Bris, anciens collaborateurs de l'actuel recordman breton de longévité gouvernementale.
Engagement familial
Il ne faudrait bien sûr pas réduire l'engagement politique de Mickaël Quernez à la seule onction du Grand Louis. Le jeune homme avait de qui tenir: un père communiste, cégétiste et élu local; une mère engagée, créatrice d'une section CGT dans une grande surface. Avec une hérédité aussi marquée, il aurait sûrement déçu ses parents en adhérant à l'UMP! Ce sera donc le PS pour cet étudiant en histoire, bifurquant vers un DESS de communication politique et sociale décroché à la Sorbonne.
Président à 30 ans
De son mentor, Louis Le Pensec, il dit qu'il a beaucoup appris. «D'abord à être humble et modeste. Et à attacher la même importance à tous les dossiers, quels qu'ils soient». Il faut croire que les leçons ont servi puisque nommé premier adjoint de Quimperlé à l'élection de 2001, il fait montre d'une telle maîtrise des dossiers qu'il est poussé à briguer la présidence de la communauté de communes, en 2002. «Je ne le souhaitais pas. Il a fallu des mois pour me convaincre». À30ans à peine, le voilà président d'une communauté. Depuis, ce père de deux enfants a poursuivi sur la même voie devenant en2008, le benjamin du conseil général du Finistère dont il est l'un des vice-présidents, fonction ouvrant l'accès à d'autres responsabilités, telle la présidence du comité finistérien du tourisme.
«Un statut de l'élu»
Le style n'est pas celui du Brestois Benoît Hamon. Loin de là. Comme Cuillandre ou Le Bris, Mickaël Quernez est un homme de dossiers, peu porté sur les grandes envolées, ce qui explique sa proximité avec Pierre Maille dont il était même présenté comme l'un des remplaçants virtuels à la tête du conseil général. Mais Pierre Maille, on le sait, a finalement décidé de repartir pour trois ans, jusqu'à la réforme territoriale de 2014. Pour Mickaël Quernez, cette réforme, c'est la charrue avant les boeufs. «Les choses sont faites à l'envers. Il aurait fallu commencer par instituer un véritable statut de l'élu. Je ne comprends pas qu'aucun gouvernement ne s'y soit attelé».
Appelé d'urgence en 2007
Ce qui aujourd'hui le préoccupe particulièrement, c'est «le désintérêt des Français pour la chose politique. C'est dramatique, dit-il, car on a oublié l'essentiel: l'intérêt général. On ne voit plus que le pouvoir et les collusions qui jettent l'opprobre sur la fonction d'élu», regrette Mickaël Quernez qui, outre son mandat électoral, travaille à temps partiel au cabinet de Jean-Yves Le Drian, à la Région. Pas de quoi cependant lui faire tourner le dos et renoncer à son objectif côté coeur: devenir maire de Quimperlé, sa ville. Il ne s'en cache pas, lui que la gauche avait d'urgence promu tête de liste, entre deux tours, en 2007, après la retentissante percée de l'extrême gauche (19%) qui avait maintenu sa liste. Il n'avait pas réussi à inverser la tendance. Mais il a au moins une raison d'y croire pour 2013: «Mon fils m'a dit qu'un jour, je serai maire».
- René Perez
Il me semble que les journalistes sont libres de leur choix.
Quant aux municipales, chacun sait qu'Alain Pennec a aussi bénéficié d'un concours de circonstances politiques favorables.
Il en est ainsi.
Ce qui compte aujourd'hui c'est le quotidien des quimperlois et l'avenir de leur cité.
J'entends y prendre ma part, comme d'autres.
Rédigé par : Entre terre et mer | 09 décembre 2010 à 16:46
Ce qui est dommage dans cette série de portraits c'est de limiter le paysage politique à l'UMP et au PS sur le Finistère. D'autres mouvements existent.
D'autre part le NPA n'a pas fait 19% aux élections de 2008 mais 15% au premier tour et la moitié moins au second. La défaite des socialistes est également et surtout la victoire de la liste Pennec
Rédigé par : Stéphane | 28 novembre 2010 à 00:19