Bretagne "Construire collectivement une filière d'avenir.
- Quelle est la situation de la pêche bretonne ?
Force est de constater une baisse régulière du nombre de marins avec un recentrage des métiers sur la pêche côtière et les cultures marines. Un métier qui offre certes des opportunités de carrière mais qui est victime d’une image très dégradée. Une flotte très variée mais qui vieillit et qui est en constante diminution. Un secteur où un véritable esprit de filière reste à construire. Avec notamment une représentation institutionnelle professionnelle inadaptée, ce qui handicape la profession lorsqu’il s’agit de se faire entendre et de peser dans les orientations stratégiques pour l’ensemble de la filière.
C’est dans ce contexte qu’il nous faut collectivement construire une filière d’avenir. En dynamisant et rendant attractif l’accès à la profession en favorisant notamment les conditions de formation initiale et continue. En agissant pour qu’une flottille renouvelée et adaptée soit lancée qui utilise en particulier des techniques favorables aux économies d’énergie. En sécurisant les apports et les garanties de qualité pour une meilleure commercialisation. En optimisant les outils portuaires au service de la filière. En oeuvrant à une nouvelle représentation professionnelle.
- Quels sont les enjeux de la future Politique Commune des Pêche ?
2007 et 2008 ont été en Europe des années d’initiatives maritimes : la publication du livre bleu européen, l’adoption en juin 2008 de la directive européenne « stratégie pour le milieu marin », l’adoption en décembre 2008 par le conseil européen du 3ème paquet maritime en sont les principales étapes. Et les discussions pour la réforme de la PCP s’ouvrent.
Aujourd’hui, la voie d’une politique maritime intégrée est donc poursuivie qui prend en compte à la fois la protection de l’environnement marin et de sa biodiversité, le développement durable des usages de la mer et de ses ressources. Telle est la voie que propose l’Europe.
Nos futurs parlementaires européens qui auront avec la commission, ce qui est nouveau, le pouvoir de codécision, devront agir dans ce contexte.
La question du renouvellement des navires, moins énergivores et plus sécurisés est essentielle à mon sens. Le modèle breton, d’une pêche diversifiée et concourrant à l’aménagement du territoire, en conservant autant que possible des armements individuels et en s’opposant aux quotas individuels, doit être défendu.
- Dans cette perspective, quel rôle pour les collectivités territoriales ?
Il faut que tous les acteurs se rassemblent autour d’une vision commune. Etat, Conseil régional, Conseils généraux et professionnels de toute la filière. Que cette vision soit portée dans l’unité et avec force auprès des futurs parlementaires européens, du futur commissaire et de la commission. Il faut montrer que nous portons une vision maritime globale dans notre région et que la pêche en est une partie constitutive majeure.
Le Conseil régional y travaille sous l’impulsion de son Président, très présent à Bruxelles, le Pacte pour une pêche durable en Cornouaille qui vient d’être signé par près d’une trentaine de partenaires montre la voie à suivre. Un pacte concret qui engage ses signataires autour de cinq objectifs et 44 mesures à mettre en œuvre d’ici 2012…
Le Rappel du Morbihan : http://www.ps56.fr/
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