Communiqué de presse
Lors du dernier Conseil municipal, la majorité nous a demandé d’approuver un vœu dénonçant les atteintes portées au mouvement d’éducation populaire par le gouvernement. Ce vœu précise que les associations populaires «œuvrent aux côtés des enseignants dans le champ scolaire et périscolaire ».
Nous avons souhaité dénoncer l’incohérence de la majorité municipale qui, la semaine précédente, s’était faite complice du même gouvernement en organisant le SMA (Service Minimum d’Accueil), portant ainsi atteinte au droit de grève des enseignants dont les revendications portent pourtant sur l’amélioration des conditions d’enseignement en faveur de nos enfants.
C’est le moment qu’a choisi Mme Favennec pour produire une note, datée de mai 2003, du maire Daniel Le Bras et destinée aux membres de la commission des affaires scolaires.
Par une lecture succincte et partielle, elle souhaitait démontrer que nous avions voulu mettre en place, à l’époque, un Service Minimum d’Accueil et que l’incohérence était de notre côté.
Ceci mérite explication. Qu’est-ce que le SMA ?
Imposé par la loi aux élus locaux, sans aucune concertation préalable, le SMA vise à substituer aux grévistes de l’Education Nationale des fonctionnaires territoriaux ou des contractuels employés par la Mairie.
Il s’agit, en d’autres termes, de casser la grève et de permettre au Président de la République de donner corps à sa célèbre diatribe : « Quand il y a une grève on ne s’en aperçoit plus ».
En France, de nombreux élus n’appliquent pas le SMA. L’une des raisons invoquées est qu’ils le jugent impossible à mettre en place dans le délai imparti de 48h, en particulier faute de pouvoir garantir « aux parents une totale sécurité pour leurs enfants ». Sur les seize communes de la Cocopaq, treize estiment être dans cette situation.
On voit bien que la proposition de Daniel Le Bras était de nature radicalement différente puisqu’elle se traduisait en ces termes : « Le personnel communal en poste dans les écoles fermées pour grève, est regroupé sur un site pour simplifier l’accueil des enfants de 7h30 à 19H. Ce dispositif, outre son objectif social, peut permettre aux parents de mieux appréhender la position revendicatrice des enseignants. Cette organisation est expérimentale et doit permettre de s’adapter à une situation exceptionnelle ».
Cette partie de lettre n’a pas été lue par Mme Favennec. Est-ce parce qu’elle prouve que le projet du maire, par sa nature et sa finalité, était complètement différent du SMA ?
Il s’agissait, en effet, de répondre à des situations tout à fait exceptionnelles pour les parents « n’ayant aucun moyen de garde à proximité ». En aucun cas il ne s’est agi d’accueillir l’ensemble des enfants scolarisés, comme le prévoit de SMA. Pour preuve, cet accueil devait se faire sur un site unique, par un personnel communal au professionnalisme reconnu. Ce dispositif avait aussi le mérite de respecter le droit de grève des enseignants contrairement au SMA aujourd’hui.
En tronquant la lecture de cette note, Mme Favennec voulait jeter l’opprobre et le discrédit sur notre opposition. En provoquant un tollé général peu propice au débat de fond, elle s’assurait aussi du soutien d’une majorité sans doute plus divisée qu’il n’y paraît sur cette question.
Les parents eux ne s’y trompent pas quand, dans leur grande majorité, ils apportent leur soutien aux enseignants. C’est ainsi qu’au niveau national, la FCPE, la principale fédération des parents d’élèves du public, a demandé au ministre de renoncer au MSA qui « complique davantage la vie des parents au lieu de la simplifier ». Elle demande avant tout que « l’on rétablisse les 10000 postes d’enseignants supprimés en deux ans » et ajoute : « Ce que veulent les parents d’élèves c’est un service public d’Education nationale, pas une garderie nationale ! ».
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