Plus de 7.000 personnes ont répondu hier à l’appel du comité de défense de l’hôpital de Cahraix pour dire non à la fermeture des services de maternité et de chirurgie.
Nous avons connu ici à Quimperlé pareille situation il y a quelques mois.
Partout en France, des combats pour la défense des services publics hospitaliers sont ainsi engagés.
Et les chiffres "boucliers" de 300 accouchements, de 2000 actes opératoires n'apportent plus aucune garantie.
Je me suis longuement exprimé ces dernières années sur toutes ces questions.
Aujourd'hui les bras armés de ces restructurations sont connus.
L'inégale répartition des chirurgiens entre public et privé au profit de ce dernier. Rien n'est fait pour réquilibrer les choses.
La tarification à l'activité qui rend impossible le maintien de services qui ne dégagent pas de bénéfices financiers. L'hôpital public se gère aujourd'hui comme une entreprise.
A l'heure où "les caisses sont vides", on voit mal comment l'Etat pourrait inverser cette tendance lourde. Il n'en a d'ailleurs pas la volonté. Bien au contraire. Le candidat devenu Président de la République avait été très clair à ce sujet pendant la campagne des Présidentielles.
Alors que peut-il se passer à Cahraix ?
Oui la « la casse des services publics de proximité », et « la désertification sanitaire » pour reprendre les mots de Christian Troadec, maire de Carhaix et président du conseil d’administration de l’hôpital semblent être en marche.
Et le rapport d’expertise qui doit être rendu mi-avril risque bien de sceller le sort de l’hôpital.
Nous avons nous aussi eu le droit à notre rapport d'expertise. La technique est toujours la même...
Mais le COB, de part sa situation géographique en particulier, mériterait le maintien de ces services.
"Dans un hôpital de proximité comme le nôtre, à distance des autres plateaux techniques d’au moins 45 minutes, il est absolument impératif de maintenir de tels services. Ceci est d’autant plus nécessaire que le centre hospitalier de Carhaix est la seule structure de santé dans le territoire du Centre Ouest-Bretagne".
Ces propos sont ceux de Y. Roudaut, cardiologue et Président du Comité de défense et de développement.
Et de préciser les conséquences en cascade pour le centre hospitalier. "L’expérience prouve que la fermeture d’un service est souvent suivie d’autres fermetures. Un hôpital comme le nôtre fonctionne tout particulièrement en symbiose. Chaque praticien a besoin de l’avis expérimenté de ses collègues pour traiter les patients qu’il prend en charge. Si les services de gynécologie et de chirurgie ferment, nous aurons beaucoup de difficultés à garder nos médecins anesthésistes et d’autres spécialistes s’en iront, tel le gastro-entérologue puisqu’il ne pourra plus effectuer certains actes endoscopiques comme les coloscopies. Avec le risque, au final, de voir notre centre hospitalier transformé en un hôpital local avec un embryon de service de médecine et un pôle important de gériatrie. Sans parler du risque élevé de désertification du Centre Ouest-Bretagne. Pas de maternité, pas de jeunes couples à s’installer. Quant aux accouchements, il y en aurait certainement beaucoup en rase campagne, quelque part entre Carhaix et Morlaix. Mais j’ai appris récemment que les pompiers étaient maintenant formés pour parer à de telles éventualités !".
Alors oui à Cahraix la mobilisation doit être de mise car sa situation géographique très particulière le requiert.
Mais au vu de ma propre expèrience je crains malheureusement que la plaie soit vraiment ouverte.
Le journal Libération de ce week-end consacre deux pages à la chirurgie. Instructives.
En attendant la remise du rapport du Sénateur Larcher le 9 avril prochain sur "les missions de l'hôpital".
Tu as raison, nous sommes en danger, car même le système de santé privé à but lucratif (par rapport aux anciennes cliniques religieuses)ne s'installeront et n'investiront que dans des zones peuplés et avec des emplois salariés de qualité dans des entreprises ou des services qui partage le cout des mutuelles et autres assurances avec leurs salariés!Car ses complémentaires sont inabordables quand elles sont "performante" pour une famille modeste qui n'a pas la chance d'avoir un des époux couvert par la mutuelle de sa boite!
Là aussi nous avons à mettre de l'ordre et de la justice!
Rédigé par : Jacques Canevet | 02 avril 2008 à 12:07