On retenait notre souffle. On espérait tous que la justice française marquerait enfin par la décision de ce jour une nouvelle époque.
Que le développement durable n'était pas une vaine notion, et que le préjudice écologique allait faire son entrée dans le droit français, par la grande porte.
C'est fait.
La justice française a condamné aujourd'hui le groupe pétrolier Total à verser avec trois co-accusés 192 millions d'euros pour le naufrage de l'Erika qui avait provoqué en 1999 une gigantesque marée noire.
Une de plus une de trop.
Le groupe Total, propriétaire de la cargaison, a en effet été condamné à verser cette somme aux victimes de la marée noire, solidairement avec le propriétaire de l'Erika, le gestionnaire du navire et la société de classification Rina.
Ainsi, le jugement reconnaît, pour la première fois en France, l'existence d'un préjudice écologique "résultant de l'atteinte portée à l'environnement", donnant notamment droit à réparation aux associations de défense de l'environnement.
Cette décision donnera ainsi la possibilité aux associations de se constituer parties civiles "pour demander réparation" si elles estiment qu'une atteinte à l'environnement, par exemple à l'encontre d'une espèce en voie de disparition ou d'un site naturel, a été commise.
On peut par ailleurs se féliciter que le capitaine du navire ait échappé pour sa part à toute condamnation.
Enfin, espérons que cette condamnation constituera un signe fort pour tous les armateurs et autres propriétaires de cargaisons et sociétés de contrôle du monde entier.
La mer n'est pas une poubelle. L'exutoire de tous les profits.
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