Eh oui et le cap a été franchi hier soir, sur fond de crise internationale et de spéculation.
Ainsi, en une seule séance de cotation, hier, les prix ont bondi de pas moins de trois dollars et A New York, le « light sweet crude » a explosé son record, atteignant pour la première fois de son histoire le prix exact de 100,00 dollars le baril.
A Londres, le cours du Brent de la mer du Nord a aussi franchi un cap historique, celui des 97 dollars le baril, se propulsant même jusqu’au niveau jamais atteint de 97,74 dollars.
Dans un contexte d’approvisionnements jugés précaires, la montée de la violence au Nigeria, premier producteur de brut africain, a fourni l’électrochoc attendu depuis des semaines : depuis la fin du mois de novembre, le marché était sur les braises et spéculait sur le franchissement du fameux seuil des 100 dollars le baril.
Ainsi, pas moins de 12 personnes auraient été tuées pendant les festivités du Nouvel An, lors de l’attaque de deux commissariats et d’un hôtel par des hommes armés à Port Harcourt, centre pétrolier du Nigeria dont la production, estimée à environ 2,1 millions de barils par jour, aurait déjà été amputée d’environ un quart en 2006 et 2007 compte tenu des tensions dans ce pays.
Autre raison. La montée des tensions au Pakistan, après l’assassinat de Benazir Bhutto la semaine dernière Pourtant, le Pakistan ne produit pas de pétrole, mais les analystes arguent de sa situation géostratégique.
Bref, c’est un contexte de craintes récurrentes sur l’équilibre du marché qui est avancé, les opérateurs s’inquiétant d’une insuffisance de l’offre face à une demande en forte augmentation. Bien entendu...
Alors que chacun s'accorde à dire que la situation n'est pas due simplement à la sacro-sainte loi de l'offre et et de la demande mais au capitalisme financier des fonds spéculatifs, les "hedge funds". Un 1/4 du prix actuel s'expliquerait ainsi !
Sur le marché, ce contexte de tensions en tous genres a d’ailleurs servi d’ascenseur à l’or, valeur refuge en période d’escalade des prix, qui a également atteint hier les sommets en atteignant 859 dollars, pulvérisant ainsi son record historique (850 dollars) qui datait de janvier 1980, au moment du second choc pétrolier et de la Révolution iranienne.
Ainsi craignant les phénomènes inflationnistes les investisseurs se sont munis d’or.
Si l’on y ajoute par ailleurs la faiblesse du dollar, monnaie dans laquelle les prix du pétrole comme celui de l’or sont libellés et qui s’échangeait ce mercredi près de son plus bas cours historique face à l’euro…
Le ton est donc donné. Le cap est franchi.
Ajoutez-y la fameuse crise des "subprimes" et de l'immobilier aux États-Unis dont on a pas fini de subir les conséquences, nous voilà bien partis pour l'année 2008.
Au menu, inflation, crise énergétique et faible croissance. Une vraie indigestion du capitalisme roi.
Et les français dans tout cela auxquels on promettait il y encore quelques jours une revalorisation de leur pouvoir d'achat et une croissance tout court à hauteur de 2.25% ?
Et bien pour moi cela sent tout simplement en ce début d'année un deuxième mensonge d'état.
Bon d'accord, vous avez raison je suis peut-être un peu dur avec notre omniprésent. Reprenons en effet les mots de ses fameux voeux : "Malgré une conjoncture internationale freinée par la crise financière, les premiers résultats de l'action entreprise devraient se faire sentir".
Ah juste alors un petit mensonge Sarkozien...car presque avoué !
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