Après le Grenelle de l'Environnement, voilà le temps venu du ...Grenelle de l'Insertion.
Vendredi en effet, Martin Hirsch a ouvert le Grenelle de l'Insertion en réclamant "une réflexion refondatrice".
Avec pour objectif de "remettre l'insertion au coeur des débats de la société et rabattre les cartes sur les droits et devoirs de chacun, pouvoirs publics, entreprises et bénéficiaires".
Eh bien mercredi en fin d'après-midi j'étais au comité de pilotage des Jardins de Kerbellec, créés par la COCOPAQ, aujourd'hui association d'insertion par l'économie, spécialisée dans le maraîchage bio et située à St Thurien. Ils sont toujours fortement soutenus par la Communauté et le Conseil Général en particulier.
Je ne vais pas ici vous narrer par le menu tout notre comité de pilotage mais vous donner quelques chiffres qui attestent en effet de la nécessaire et urgente "réflexion refondatrice".
Les JDK accueillent des personnes en Contrat d'avenir et Contrat d'Accompagnement par l'Emploi.
- Sur les 24 personnes accueillies en 2007 sur le chantier la durée moyenne d'inactivité à l'entrée aux JDK,(c'est à dire la période pendant laquelle les personnes n'ont pas bénéficié d'un contrat de travail ordinaire d'au moins 6 mois), est de 6.4 années, cela pouvant donc aller jusqu'à... treize années !
- La durée d'attente avant d'entrer au JDK après le premier contact est de quinze mois !
- Pour remédier à cette attente 100 places supplémentaires vont être créées l'année prochaine dans notre département portant le nombre de places à 500. Louable.
- Le budget consacré par l'Etat à cette augmentation est de...zéro euro !
- Les JDK recevront donc de l'Etat 20% d'aide en moins ! Il faut bien être solidaire et partager l'enveloppe, n'est-ce-pas ...
- Enfin, les JDK viennent de prendre la décision de sortir de leur convention collective. Pourquoi ? Afin de ne pas subir les dispositions de la toute "nouvelle" loi Borloo qui demande aux associations d'insertion de passer "au droit commun" pour les conventions collectives. Ce qui est pourtant louable.
- Mais aux JDK rien que pour les deux années 2006 et 2007 passées, ce sont 27 000 euros que l'association a du budgéter pour pouvoir s'astreindre aux obligations de cette loi.
- L'accompagnement de l'Etat pour cette disposition louable et généreuse. Zéro euro ! Les JDK n'avaient donc pas le choix ! En sortir...
Alors oui M Le Haut Commissaire, il est urgent qu'une "réflexion refondatrice" soit engagée. D'ailleurs Mme Parisot, la patronne du MEDEF en est consciente. La preuve "Jusqu'ici les entreprises n'ont peut-être pas fait tout ce qu'elles auraient pu faire en matière d'insertion".
En espérant que l'Etat se donne cette fois les moyens de ses ambitions.
Avec la suppression du BEP et du BEPA remplacé par le bac pro en 3ans , nous allons vers un gonflement des effectifs des structures d'insertion! Des jeunes qui jusqu'à maintenant avec un BEP un BEPA obtenus difficilement s'inséraient dans la vie active vont avoir plus de difficultés demain!
Rédigé par : Jacques Canevet | 30 novembre 2007 à 08:22