Le Parti socialiste a gagné le premier tour de l’élection présidentielle.
François Hollande est en tête. A l’inverse, la sanction est sans appel pour N. Sarkozy : 1 électeurs sur 5 seulement a approuvé sa politique et son bilan. Pour la première fois dans l’histoire de l’élection présidentielle, un candidat sortant n’arrive pas en tête au premier tour.
C’est à la fois un vote d’adhésion à François Hollande et à son projet et un vote sanction pour le candidat sortant.
Avec la crise qui n’est pas finie et qui crée de la souffrance sociale, la résignation aurait pu l’emporter. Au contraire, les Français ont exercé leur souveraineté en se déplaçant massivement pour s’exprimer. C’est une bonne nouvelle pour la démocratie : elle est plus forte que la crise et la finance. C’est aussi un levier pour la gauche, qui pourra compter sur une vraie mobilisation populaire pour soutenir son combat contre les privilèges et la mondialisation sans règles, pour la renégociation du traité d’austérité européen ou encore la réforme juste de la fiscalité pour les classes moyennes.
Le score du Front national résulte, pour l’essentiel, de la dégradation de la situation économique et sociale après dix ans de politique UMP-Sarkozy.
C’est un vote de souffrance et de rejet face à un chômage à 10%, à la baisse du pouvoir d’achat, au recul des services publics et face au sentiment de mépris et d’abandon vécu durement par de nombreux Français. Quand M. Sarkozy a été élu en en 2007, le FN recueillait 10 % des suffrages ; en 2012, il frôle les 20%. Candidat de tous les déficits et de toutes les divisions, le candidat sortant restera comme le Président du doublement du Front national. Au soir du premier tour, la gauche est forte et rassemblée
Elle est forte par son score (44%) et par son unité. Dès le 22 avril au soir, la gauche dans sa diversité s’est retrouvée, sans négociation, sans tractations et sans conditions.
Il faut en remercier les autres candidats de la gauche et saluer Jean-Luc Mélenchon pour le Front de Gauche ainsi que les écologistes qui ont su trouver les mots justes pour appeler immédiatement à se rassembler derrière le candidat du changement. F. Hollande porte désormais les espoirs de toute la gauche.
Le projet de François Hollande, c’est :
- le redressement économique, industriel et agricole et le soutien au produire français.
- la réorientation européenne, avec d’abord la renégociation du traité Merkel-Sarkozy.
- l’équilibre des finances publiques pour retrouver de la souveraineté face aux marchés.
- la justice dans tous les choix, et d’abord la justice fiscale.
- la moralisation de la vie publique et l’Etat impartial.
Le choix le 6 mai : continuité ou changement
Si on veut le changement, on vote pour le candidat du changement : F. Hollande. On ne change pas avec Sarkozy.
Cinq ans de Sarkozy en plus, ce serait cinq ans en pire : la hausse de la TVA, la remise en cause du contrat de travail et des conventions collectives, le recours aux assurances privées pour la santé et la dépendance, l’austérité pour tous et l’aggravation des injustices fiscales, une Europe condamnée à la récession.
Il n’y a pas de fatalité à la crise, à la toute-puissance de la finance, aux délocalisations, à la dégradation des conditions de vie et de travail : il est possible que ça change enfin !
C’est l’enjeu du 6 mai et c’est le sens du vote François Hollande.
Gilbert Le Bris
Les commentaires récents