C'était mercredi en Préfecture de Région.
Une réunion de travail consacrée au Pacte d'avenir pour la Bretagne à laquelle j'ai tenu à assister.
Pour écouter en particulier les Présidents de Chambre consulaire, les syndicats patronaux et de salariés nous dire leurs attentes.
Avec pour revendication première la fin des distorsions sociales, fiscales et environnementales en Europe.
La fin du dumping social pratiqué notamment en Allemagne, et les abus de la directive détachement.
Les parlementaires présents, nombreux, nous ont dits les initiatives prises, notamment Chantal Guittet et Richard Ferrand très en pointe sur ces dossiers.
Avec pour réponse de leur collègues de droite une volonté commune affichée de lutter contre ces derniers.
Si je ne remets nullement en cause leur bonne foi, n'oublions pas que leurs collègues au Parlement européen, avec lesquels ils siègent, n'ont pas les mêmes pudeurs d'ultra-libéraux.
Autre revendication forte de cet après-midi, le raccourcissement des délais d'instruction des ICPE et l'assouplissement des normes des installations classées pour les élevages pour début janvier.
Une exigence de compétitivité économique qui doit aussi être une exigence d'exemplarité environnementale.
Les syndicats de salariés ont tenu à redire leurs attentes, dont les principales sont l'amélioration des conditions de travail, la formation dans les entreprises de l'agro-alimentaire, et une gestion prévisionnelle des emplois et des carrières qui soit liée à une approche territoriale forte.
C'est une préoccupation qui me semble majeure en effet.
Car comment conjuguer transition professionnelle et bien vivre au pays sans une approche ambitieuse et collective de ces enjeux !
Les mutations économiques, les restructurations industrielles si elles sont inévitables parfois, ne peuvent se conjuguer à chaque fois par des désindustrialisations, des mobilités forcées, et des drames humains à la clef.
La GPTEC (La Gestion prévisionnelle et territoriale des emplois et des compétences) doit être notre ambition collective.
Aussi, je plaide à nouveau pour une approche territorialisée des dossiers déposés au Comité Interministériel de Restructuration Industrielle.
Cela suppose aussi des syndicats reconnus par les directions ayant accès aux données stratégiques des entreprises, prêts au dialogue en amont, facilitateurs de mobilités choisies et de reconversions professionnelles anticipées si nécessaires.
Car à défaut de solution économique et industrielle, ce sont bien les territoires et les collectivités concernées, la Région pour les formations, les Conseils généraux et les communes pour les aspects sociaux qui doivent amortir les chocs humains et psychologiques provoqués par ces destructions d'emplois et dont les PSE (Plan de sauvegarde de l'emploi) n'ont malheureusement que le nom.
Alors au moment où certains préfèrent les ultimatums, les chaises vides, appellent à nouveau à la mobilisation, parlent de "mesurettes" sans même attendre de connaître les mesures prises par le gouvernement, notamment celles annoncées vendredi par Stéphane Le Foll et Guillaume Garot, dont le doublement du FEADER, (le fonds européen agricole pour le développement rural pour notre région), je me dis que le chemin est encore long, mais que la Bretagne mérite bien une mobilisation collective, qui peut certes s'exprimer dans la rue parfois, mais ailleurs aussi.
La détresse de dizaine de milliers de nos concitoyens, chômeurs, travailleurs précaires, allocataires du RSA exige que nous soyons collectivement au rendez-vous de l'avenir du Finistère et de la Bretagne.
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