Déjà soumise à de nombreuses contraintes (vieillissement de la flotille, difficultés de recrutement, coûts énergétiques…), la pêche finistérienne vit de plus en plus dans l’incertitude du fait des tractations en cours sur la réforme de la politique commune de la pêche (PCP).
Pourtant, loin de baisser les bras, la filière se rassemble, s’adapte, innove, invente de nouveaux horizons. Parce que cette activité, partie intégrante de l’âme du Finistère, conserve un véritable avenir économique… sous certaines conditions.
Mon Interview.
Quel est le rôle principal du Conseil général en matière de pêche ?
Les ports de Cornouaille à dominante pêche et de Roscoff relèvent de la compétence du Conseil général*. Dans ce cadre, nous accompagnons les travaux de modernisation, d’optimisation et de rationalisation réalisés par les concessionnaires. Ces investissements ont pour objectif d’améliorer les performances environnementales, économiques et sociales. En 2012, le Département a investi 1,6 millions d’euros dans les ports de pêche finistériens, auxquels s’ajoutent 2,2 M€ en autorisations de programme pour la période 2013-2015.
Quels sont vos autres modes d’intervention ?
Le Conseil général soutient l’installation des jeunes marins-pêcheurs. Il subventionne des actions de modernisation et d’adaptation des navires de pêche (économies d’énergie, réduction des pollutions, sécurité, conditions de travail, aménagement des cales…). Il contribue à la promotion des métiers et s’attache à promouvoir une pêche durable et responsable en appuyant des projets innovants. Concernant les résultats, un indicateur se révèle particulièrement encourageant. Il s’agit du développement rapide et très significatif de la vente à distance dans les criées finistériennes. Ce système repose sur la confiance puisqu’il s’agit d’un achat « à l’aveugle ». Son succès témoigne de l’existence d’une véritable chaîne de qualité et de traçabilité dans les différents ports de pêche du département.
En quoi la pêche reste-t-elle un enjeu majeur pour le Finistère ?
Malgré les plans de sortie de flotte successifs et les mutations en cours, la pêche fraîche représente une filière d’avenir et un atout fort face à la concurrence internationale. Afin de l’exploiter pleinement, il est souhaitable que les ports travaillent ensemble. C’est dans cet esprit que nous venons d’engager, dans un large esprit de concertation, une étude stratégique de développement des ports départementaux dont la restitution est prévue fin 2015.
Que regrettez-vous dans le positionnement actuel de l’Union Européenne ?
Elle semble considérer que l’unique façon d’appréhender la gestion de la ressource passe par la réduction de la flotte. Nous pensons au contraire qu’il vaut mieux donner à la filière, qui a besoin de confiance et de visibilité, les moyens de la renouveler. Un bateau neuf incarne tous les enjeux européens : sécurité, qualité, sélectivité, moindre consommation énergétique, attractivité des métiers…
*Sur les 14 ports bretons équipés d’une criée, seuls ceux de Brest,
Saint-Malo et Lorient sont de la compétence de la Région.
Les autres relèvent des Conseils généraux.
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