« La Commission européenne a adopté ce jeudi 19 juillet un projet de règlement qui, en proposant l’interdiction du chalut de fond dans un délai de deux ans, signerait la mort de la pêche de grands fonds en Europe.
La Commission européenne prend une décision en contradiction avec les derniers rapports scientifiques (IFREMER, CIEM) sur les espèces en eau profonde.
Ces expertises ont démontré que les stocks biologiques ne sont pas en danger.
Certains sont même en augmentation (sabre noir, lingue bleue). De même, contrairement à ce qu’affirme la Commission, seuls 10% des grands fonds en Europe sont concernés par ces pêcheries et sont des fonds sableux où l’on ne trouve pas de massifs coralliens. Ces pêcheries font aujourd’hui l’objet du suivi scientifique le plus rigoureux en Europe grâce à la pleine coopération des pêcheurs eux-mêmes.
Si la pêche de grands fonds a pu causer des problèmes environnementaux à la fin du XXème siècle, la prise de conscience des professionnels a permis depuis de diminuer son empreinte écologique d’un facteur 4 et en a fait une des pêches les plus durables d’Europe.
S’il était appliqué, les conséquences socio-économiques de ce projet de règlement seraient catastrophiques en Bretagne, avec des centaines d’emplois directs perdus.
De plus, c’est toute la pêche artisanale qui pourrait être touchée puisque le projet d’interdiction concerne tout navire qui ne ramènerait ne serait-ce que 10% d’espèces profondes. Cela aurait des conséquences dramatiques pour l’amont et l’aval de la filière et pourrait menacer sérieusement l’équilibre économique de nombreux ports de pêche. Des territoires littoraux entiers dépendant de la pêche risquent ainsi d’être déstabilisés.
Les élus bretons demandent à la Commission européenne « de ne pas prendre de décision sur des motifs idéologiques qui conduisent au déclin de la pêche européenne ».
Ils sont indignés que de telles décisions prises sans fondement puissent détruire autant d’emplois et d’activités économiques, à l’heure où l’Europe subit une crise et un chômage sans précédent. Ils sont convaincus que la pêche durable a un avenir en Bretagne et Europe, et font confiance au Conseil et au Parlement européen pour amender cette proposition de règlement dans un sens plus conforme à la réalité ».
-Odette Herviaux, Sénatrice du Morbihan - Pierre Karleskind, Vice-président du Conseil régional de Bretagne – Annick Le Loch, Députée du Finistère - Michaël Quernez, Vice-président du Conseil général du Finistère -Gwendal Rouillard, Député du Morbihan - Isabelle Thomas, Députée européenne.
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