C'est le projet poursuivi par le Commissaire européen à l'agriculture et présenté le 12 octobre dernier.
En France, l'agriculture c'est pas moins de 500 000 exploitations, près d'un million d'actifs soit 3,5 % de la population active nationale.
En Bretagne, il demeure 34 400 exploitations, près de 70 000 actifs permanents, soit 5% de l'emploi régional.
Si l'on considère qu'un emploi d'actif agricole génère 4 à 5 emplois induits, le poids de l'agriculture reste considérable dans notre Pays et région.
Certes tous ne sont pas concernés par la réforme en cours de discussion de la PAC mais cette dernière pourrait avoir des effets économiques et sociaux considérables pour nos territoires.
Cette réforme vise ainsi selon les termes de la Commission à "renforcer la compétitivité, la durabilité et l'ancrage de l'agriculture sur l'ensemble des territoires pour garantir aux citoyens européens une alimentation saine et de qualité, préserver l'environnement et développer les zones rurales".
Quelles en sont à ce stade les prinicipales mesures et que faut-il en penser à l'aune de la contribution du Conseil général à la réflexion débattue et votée à l'unanimité en juin dernier ? Notre contribution : Téléchargement Contribution du CG à la réforme de la PAC . Mon intervention de juin dernier Michaël Quernez Contribution Cg29 Réforme PAC.pdf).
Tout d'abord et c'est une victoire le maintien du budget global consacré par l'Europe à l'Agriculture.
Premier point et de taille, la convergence des aides sur la base de la surface exploitée et non plus aux "références historiques". Une aide unique à l'hectare qui pourrait être modulée selon "la qualité environnementale des exploitations". Une aide qui pourrait diminuer à partir de 150 000 euros et selon le principe de dégressivité et qui serait plafonnée à 300 000 euros par exploitation et par an et qui prendrait aussi en compte le nombre d'emplois créés par les exploitations.
Si sur le fond cette proposition va dans le bon sens, à ne pas y prendre garde elle pourrait pourtant pénaliser l'agriculture bretonne, faite de petites et moyennes exploitations. Ainsi, cette aide pourrait passer de 350 euros à 220 euros. D'où l'idée avancée de créer en sus une aide spécifique à l'élevage de 100 à 150 euros et qui serait adaptée à l'agriculture bretonne faîte en majorité d'exploitation en polyculture élevage.
A noter que la Commission propose également de soutenir l'installation des agriculteurs de moins de 40 ans (35 ans actuellement), proposition que nous défendions et que nous mettons d'ores et déjà en oeuvre au travers de notre aide aux installations dites atypiques ou hors parcours classique JA, soit pas moins d'une installation sur trois en Finistère.
Deuxième point. Le verdissement de la PAC. Soit la proposition de consacrer 30% des paiements directs à des pratiques telles que la diversification des cultures, le maintien des pâturages permanents, la préservation des corridors écologiques et des paysages. A l'heure où la Bretagne se bat contre le fléau des algues vertes cette proposition va dans le bon sens incontestablement.
Troisième point. Les outils de gestion et de régulation des marchés. Les propositions faites nous semblent notoirement insuffisantes.
Quatrième point. Le soutien aux organisations de producteurs et interprofessionelles. Cela est une revendication historique de l'agriculture bretonne que nous soutenons.
D'autres propositions concernent la recherche et l'innovation, la création de micro-entreprise en secteur rural.
Et également un engagement à simplifier les procédures administratives en cours.
Une réforme dont les principales mesures vont donc globalement dans le bon sens pour peu que la spécificité régionale, notre agriculture en polyculture-élevage soit bien prise en compte.
Sans parler de la régionalisation de la PAC, autre sujet...
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