C'était jeudi dernier.
Près de 400 personnes ont répondu à l'invitation de la section cantonale FDSEA de Ploudalmézeau à débattre sur l'avenir de l'agriculture.
Un débat en présence de coopératives agricoles, de représentants de la grande distribution, de syndicalistes et d'élus dont la député-maire de Ploudalmézeau.
Un échange qui m'aura permis de redire notre ferme opposition au démantèlement de la PAC.
Une PAC qui subit depuis une vingtaine d'années les coups de butoir d'une libéralisation progressive.
Une PAC qui ne remplit donc plus son office.
Ce qui a pour conséquence la rupture du contrat social initial qui liait les exploitants agricoles à la société. Ce contrat qui garantissait initialement aux citoyens européens un approvisionnement alimentaire en abondance et à prix modérés. En échange, les agriculteurs étaient protégés des aléas structurels des marchés agricoles.
De dire notre volonté que l'Europe sociale et environnementale soit aussi agricole et qu'un terme soit enfin mis aux effets de concurrence déloyaux.
De redire également notre opposition à la loi LME qui n'aura atteint aucun de ses buts affichés : pas plus de pouvoir d'achat pour les consommateurs, pas de revenus supplémentaires pour les exploitants... c'est le moins que l'on puisse dire. Pas plus de transparence sur les marges des différents maillon de la chaine.
Notre forte inquiètude à l'annonce des orientations de la LMA qui prévoie la mise en oeuvre de l'observatoire des prix et des marges avec des moyens renforcés ! Un observatoire créé par le ministre Barnier il y a maintenant presque deux ans !
Une loi qui instituerait le principe de la contractualisation.
De redire dans ce contexte l'importance à nos yeux pour les exploitants de produire et de capter la valeur ajoutée produite, de travailler encore plus fortement à l'autonomie de leurs exploitations : alimentaire, énergétique...
De leur dire enfin notre confiance, notre volonté de contribuer à la bonne compréhension des enjeux par chacun d'entre-nous, au sein d'une société qui pourrait les mettre trop facilement au banc des accusés des algues vertes et de la dégradation de la qualité de l'eau en Bretagne.
Oui personne ne peut contester cela. Mais redisons aussi que c'est le produit d'un système qu'il nous faut collectivement changer. Et qu'ils ont toute leur part à prendre dans ce nouveau défi.
La reconquête de la qualité de l'eau ne se fera pas sans les exploitants agricoles.
Une réunion publique de près de 4 heures qui s'est cloturée par un meeting électoral de la liste "Terres de Bretagne"... mais c'est de saison me direz-vous.
Et personnellement je comprends ce cri de désespoir.
A la société de l'entendre.
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