Fait exceptionnel. Date historique. En soutien aux producteurs laitiers.
Au même moment, à Bruxelles se tient un Conseil informel des ministres de l'agriculture.
D'où il ne sortira rien. Si ce n'est la constitution d'un groupe d'experts chargé de réfléchir à l'Europe sans quotas et qui doit rendre ses conclusions en ...juin 2010 !
Une réunion pour rien. Une de plus. Mais qui renvoie surtout les agriculteurs à leurs angoisses sur l'avenir.
Aucune visibilté, aucune garantie de pouvoir vivre dignement du fruit de leur travail.
Aucune perspective depuis que la Commission s'est mise en tête de mettre fin aux quotas de manière anticipée, faisant fi du "bilan de santé de la PAC" et faisant fi des étapes prévues en 2010 et 2013.
Aucune perspective depuis que le gouvernement a mis un terme à l'accord interprofessionnel en saisissant la DGCCRF.
Aucune perspective, depuis que le gouvernement ait fait voter la loi LME, opposant ainsi le pouvoir d'achat des consommateurs au revenu des paysans.
Aucune perspective depuis que la Présidence française de l'Europe s'est conjuguée avec l'abstention complice, laissant ainsi la commissaire européenne mener le bal vers le tout marché et l'ultra-libéralisme.
Aucune perspective depuis que le ministre candidat Barnier ait préféré la posture électoraliste au courage politique.
Aucune perspective depuis que le ministre français de l'agriculture Le Maire ait inventé la "contractualisation", pour l'abandonner au profit de contrat, dont personne n'est aujourd'hui en mesure de dire ce que cela recouvre, si ce n'est une "intégration" rampante des agriculteurs.
Alors que faire ? Abandonner les quotas, les rendre plus souple et réactif, inventer une nouvelle régulation ? Diminuer les volumes de production ?
Le prochain conseil des ministres de l'agriculture aura lieu le 19 octobre prochain. Gageons qu'il n'en sortira rien de plus.
Tant que l'Europe ne signifiera pas que l'alimentation humaine, l'aménagement durable du territoire sont intrinséquement liées à l'activité agricole, rien ne changera en effet.
Le vote des irlandais peut-il changer la donne ? Les parlementaires européens pourraient en effet avoir dans ce dossier une responsabilité immense, être en "codécision" avec la commission. Une avancée permise par le Traité de Lisbonne...Un parlement "bleu horizon" qui pourrait avoir le dernier mot...
Mais pendant ce temps des exploitants, des pères et mères de famille se désespérent !
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