Ce jour de nouvelles négociations s'ouvrent autour des médiateurs nommés par le gouvernement.
Mais personne ne semble espérer une issue positive. Pas même le Premier ministre qui a dit ce jour son scepticisme. Pourquoi ?
Vendredi après midi, j'étais à Loudéac avec bon nombre d'élus bretons, invités par les 4 Présidents des Chambre d'Agriculture de Bretagne.
Pour échanger sur la situation des producteurs de lait.
Pour comprendre pourquoi nous en sommes là.
Tout d'abord, un prix du lait soumis aux aléas de production du marché mondial.
Lorsque la Nouvelle Zélande et l'Australie ne peuvent produire, c'est le lait européen qui retrouve des "couleurs". Ce fut le cas l'année passée. Mais lorsqu'en particulier ces pays produisent, le marché mondial peut connaître une surproduction et ce sont les prix qui se cassent alors la figure.
Un marché mondial où l'Europe depuis 2003 a annoncé sa volonté de renoncer à réguler le marché.
2003, l'année où l'OCM lait a enregistré une baisse du prix d'intervention pour le mix "beurre-poudre", la référence en matière de quotation. Le début de la dérégulation du marché. 200 euros aujourd'hui pour 1000 litre de lait.
Ce sont ces mécanismes de régulation que les producteurs aimeraient que l'Europe réactive.
Les outils de gestion par les droits de douane, les quotas qu'ils veulent maintenir au delà de 2015, en proposant une baisse de production pour l'ensemble de l'Europe, le dégagement des marchés par les restitutions à l'exportation, et la révision à la hausse du mix "beurre-poudre".
La remise en question par la DGCCRF des mécanismes de fixation des prix, la loi LME ont également été brocardés.
A été également dénoncé avec force le fait que l'on oppose ainsi le pouvoir d'achat des consommateurs au revenu des producteurs, alors que les consommateurs ne bénéficient en rien de la baisse du prix.
Dénonçant par la même la grande distribution aux marges inacceptables.
D'autres idées ont été avancées, comme l'importance de bien étiqueter les produits laitier, notamment le fromage.
Mais dans l'urgence c'est surtout l'incapacité des laiteries comme Entremont, soit près de 5500 producteurs de lait collectés, à amortir une augmentation du prix du lait payé au producteur, qui fait à court terme craindre le pire et l'incapacité à aboutir dans les négociations.
Sauf à ce qu'une caisse de solidarité soit créée...
Au cours de cet après-midi, à quelques jours des européennes, le ton n'était pas à la polémique entre élus mais plutôt à l'union sacrée des élus breton.
Pourtant il est étonnant de voir certains d'entre-eux ne jurer que par les mécanismes de régulation du marché alors qu'au Parlement leurs amis siègent dans le même groupe que les ultra-libéraux et libéraux, au PPE, qui ne jurent eux que par le marché, rien que par le marché et qui n'attendent qu'une seule chose : la fin des quotas laitiers !
L'UMP à la bretonne dans toute sa splendeur !
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