Retour de vacances studieux. Entre le Département à Quimper, le cabinet du président de la Région à Rennes et Quimperlé le reste du temps, le chef de l'opposition municipale attaque une année riche. On le sent déjà en reconquête.
Quels sont les principaux devoirs dans votre cartable de rentrée ?
Avec mon équipe, nous gérons de gros dossiers : les ports, la pêche - dans un contexte difficile car, samedi, on a de nouveau cassé un bateau aux Guilvinec dans le cadre d'un plan de sortie de flotte - l'agriculture... Un autre volet de notre action concerne l'insertion. Le Département a la charge du RMI, mais le but reste de trouver à chacun un emploi pérenne.
Quelles actions menez-vous envers ceux qui se trouvent les plus éloignés d'un travail ?
Le constat est simple. Il existe des métiers en tension qui ne trouvent pas la main-d'oeuvre. De l'autre côté, des gens cherchent un job. Il faut faire en sorte qu'ils se rencontrent. Comment ? J'en discuterai avec des entreprises et les organisations patronales à l'occasion d'un forum organisé en décembre à Brest.
En quoi l'expérience quimperloise vous sert-elle au conseil général ?
J'ai appris le compromis. Sur l'agriculture par exemple, l'expérience à l'intercommunalité m'est utile pour comprendre la profession : aménagement du territoire, reconquête de la qualité de l'eau, productivité. Les enjeux sont considérables : car un emploi agricole, c'est cinq emplois induits.
« Mon travail a été reconnu »
Il ne reste vraiment aucune place pour un poste de premier secrétaire fédéral du parti socialiste dans le Finistère ?
On prête toutes les ambitions aux jeunes : premier secrétaire, député, etc. Moi, je ne cours pas après tous les mandats. J'essaye juste d'être cohérent. Président de l'intercommunalité et conseiller général, ça aurait eu du sens comme cumul, vu que ces collectivités sont appelées à travailler ensemble.
Mais finalement, c'est Pierre Maille qui vous a offert la possibilité de rebondir après l'échec des municipales...
Le lourd travail effectué ici a été reconnu. Il m'a confié un lourd portefeuille alors que je suis (il a 37 ans, NDLR) le benjamin de l'assemblée. Ensuite, Jean-Yves Le Drian m'appelle. On peut encore imaginer qu'il s'agit là d'une reconnaissance. Maintenant, je l'avoue, ce n'est pas tout à fait ce que j'avais prévu. Quitter la communauté de communes a été difficile.
Ce parcours vous éloigne-t-il de la députation ?
Chaque chose en son temps ! Pour aspirer à des mandats nationaux, il faut une expérience locale. Je ne comprends pas que certains, je vise clairement la maire de Morlaix, s'imaginent parlementaires sans avoir encore prouvé leurs capacités localement. Ensuite, c'est aux militants d'investir le meilleur candidat. Je ne me lève pas tous les matins en pensant à l'Assemblée nationale. J'ai trop de respect pour les 65 % des électeurs du canton qui m'ont fait confiance pour les représenter au conseil général.
À froid, quelle analyse tirez-vous de la défaite socialiste à Quimperlé ?
De droite ou de gauche, toutes les villes moyennes ont basculé au même moment. Je remarque qu'elles vivent les mêmes syndromes : la perte de substance des services publics, des crises de l'économie traditionnelle dont elles restent dépendantes, l'incompréhension vis-à-vis des intercommunalités dont elles constituent le centre... Il y a eu beaucoup de confusion. Vous savez, nombre d'électeurs pensaient, à tort, que je pourrais malgré tout rester président de la Cocopaq ! Résultat, Quimperlé bascule et est aujourd'hui à rebours de son territoire.
Localement, on vous entend beaucoup en conseil municipal. Peut-on imaginer qu'un jour, vous serez d'accord avec le maire ?
Mais oui ! On aura certainement des combats communs. L'opposition ne s'oppose pas à tout, mais elle a dû intervenir dès le début du mandat sur des sujets - la crèche, la Poste, le CCAS et l'intercommunalité - où, d'après nous, la majorité n'était pas au rendez-vous. En revanche, sur l'école du Lézardeau, je travaille avec le maire depuis le printemps.
La polémique sur la Poste n'a-t-elle pas été entretenue artificiellement ?
Cette vacance de quelques jours en été, c'est un symbole. C'est la porte ouverte à la fermeture définitive dans le cadre d'une privatisation. Or, le maire était au courant dès la fin juin. Seulement, son entourage n'a pas jugé que cette décision était dangereuse... Moi, en matière de services publics, je pense qu'il ne faut rien lâcher. Je proposerai d'ailleurs une motion en ce sens, jeudi soir, au conseil municipal.
Recueilli par Frédéric BARILLÉ. |
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