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22 juin 2010

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Stéphane Guillevin

La France, comme nombre de pays européens fait face à une crise financière grave qui est la conséquence de la dérégulation du capitalisme forcené qu'on a vécu depuis plusieurs années.
Cette crise nous met face à des difficultés budgétaires graves. A cela s'ajoute l'impact d'un déséquilibre démographique de plus en plus flagrant.
Au début de l'année le Président de la République avait indiqué que la réforme des retraites serait la mère des réformes de son quinquennat. Depuis le mois d'avril une esquisse de concertation a été lancé par Eric Woerth le ministre du travail et des affaires sociales.

Cette réforme était nécessaire et s'inclut dans une refonte complète de notre société et de ses paradigmes. L'endettement des finances publics est tel que des actions fortes sont indispensables.
Cependant cette réforme se doit d'être juste et équitable. Les Français ont besoin de s'approprier cette dernière pour l'appliquer et qu'elle produise ses effets.

Or les propositions gouvernementales sont injustes à plusieurs titres :

absence de réflexion large sur la question de la pénibilité. En effet l'option choisi par le gouvernement de réfléchir au cas par cas et d'accorder un départ anticipé quant la dégradation de l'état de santé est constaté entraine des effets inéquitables pour les catégories les plus touchés (notamment les ouvriers qui cumulent la pénibilité de leur métier et une espérance de vie plus courte)
le report de deux ans de l'âge de bénéfice de la retraite à taux plein pour les personnes ayant eu une carrière hachée (principalement les femmes ). En effet d'ici 2018 cette catégorie devra atteindre 67 ans pour toucher leur pension à taux plein en l'absence du nombre de trimestres suffisants
l'ajustement du taux de cotisation salariale des fonctionnaires à celui des salariés du secteur privé entrainera une perte de pouvoir d'achat des premiers. D'autant plus qu'en période d'austérité budgétaire pour répondre aux obligations européennes, le point d'indice de la fonction publique sera vraisemblablement geler pendant plusieurs années.

Les pistes de nouvelles recettes évoquées par le gouvernement sur les hauts revenus, les revenus du capital et les retraites chapeaux devraient rapportés au mieux : 1,5 milliards d'euros par an semblent dérisoires quant au besoin de financement des assurances vieillesses. Pourquoi avoir éviter la question de la TVA sociale? Cette augmentation aurait touché l'ensemble de nos concitoyens et répondait à la nécessaire équité.

Une mesure nous apparaît comme positive c'est le recul de l'age légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans à l'horizon 2018. Des dérogations sont également envisagées pour les personnes ayant commencé à travailler avant 18 ans. Ces mesures répondent à la question de l'équité et de la prise en compte des nouvelles données démographiques.

Pourquoi ne pas avoir axer la réforme également sur l'augmentation du nombre d'actifs? Le chômage de masse que nous connaissons depuis le début de la crise financière a accéléré la détérioration des comptes sociaux. Afin de résoudre une grande partie de l'équation du financement des retraites une véritable politique d'emploi s'avère incontournable. La proposition faite par François Bayrou d'exonérer de charges sociales certaines embauches permettait de réaliser une progression de la création d'emplois et à terme de rentrées supplémentaires pour les caisses.

Enfin il convient d'insister sur l'hypocrisie du gouvernement actuel et sa capacité de manipulation de l'opinion publique. La réforme des retraites était l'occasion inespérée de mettre tous les courants politiques républicains de ce pays autour d'un table de négociation avec la présence des organisations syndicales et patronales. Le sujet est suffisamment grave et essentiel pour lancer un véritable « Grenelle de la protection sociale ». La volonté de vouloir rassurer les marchés financiers a obligé nos gouvernants à accélérer la réforme au détriment de la recherche d'un consensus et d'une concertation large. Dans le même temps de nouvelles affaires impliquant des personnalités de la majorité présidentielle a développé le sentiment d'iniquité entre les citoyens.

Le rendez vous de la refondation sociale autour de la question des retraites a été manqué par Nicolas Sarkozy et c'est grave pour notre société.

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